"Mensonges": Gazprom commente les accusations sur les livraisons de gaz en Europe

Le groupe gazier Gazprom a qualifié de mensongères les accusations d'insuffisance des livraisons à l’Europe, tout en rappelant que le gaz russe transitait toujours par l’Ukraine bien que le contrat ait déjà été rempli.
Sputnik
Les accusations d'insuffisance de livraison de gaz russe à l’Europe formulées à l'encontre de la Russie et de son groupe Gazprom sont ineptes et inacceptables, a déclaré ce samedi 25 décembre le porte-parole de l'entreprise, Sergueï Kouprianov, à la chaîne de télévision Rossiya 1.

"Toutes les accusations contre la Russie et Gazprom, selon lesquelles nous ne fournissons pas assez de gaz sont absolument infondées et inadmissibles. Elles ne correspondent pas à la réalité. Ce sont des mensonges", s'est indigné M.Kouprianov.

L'Europe crée elle-même des problèmes. "Il n'y a pas lieu de blâmer Gazprom pour cela. Il vaut mieux se regarder dans le miroir", a-t-il ajouté.
M.Kouprianov a notamment rappelé que Gazprom avait fourni 50,2 milliards de mètres cubes de gaz à l'Allemagne, soit 5,3% de plus qu'en 2020. Parmi les pays qui ont déjà reçu plus de gaz en 2021 qu'en 2020 figurent aussi l'Italie, la Turquie, la Bulgarie, la Serbie, le Danemark, la Finlande et la Pologne.
Gazprom se dit prêt à livrer des volumes supplémentaires de gaz dans le cadre des contrats à long terme en vigueur.

"Et le prix de ce gaz est largement inférieur à celui du marché au comptant", a précisé le porte-parole.

Une décision "peu rationnelle" de l'Europe

Ces derniers jours, Gazprom a constaté des livraisons de gaz à rebours, soit d'Allemagne vers la Pologne et l'Ukraine. Pourtant le taux de remplissage des dépôts en sous-sol allemands est plutôt faible, a poursuivi la voix du groupe.
"Selon les données disponibles, on assiste à l'inversion physique de 3 à 5 millions de mètres cubes de gaz quotidiens d'Allemagne vers la Pologne et, apparemment, vers l'Ukraine. Le gaz provient des sites de stockage souterrains allemands dont 47% du gaz ont déjà été prélevés, alors que l'hiver ne fait que commencer. Ce n'est pas la solution la plus rationnelle", estime M.Kouprianov.
Dans le même temps, le représentant de Gazprom a noté que ce gaz était plus cher que celui livré par le groupe conformément à ses contrats.

Pas de commande, pas de gaz

Actuellement, Gazprom n'achète pas de capacités de transit aux enchères quotidiennes puisqu'il n'a pas reçu de commandes de ses clients, a expliqué M.Kouprianov. Ce dernier a ainsi commenté les données de GSA Plateform, selon lesquelles le groupe russe ne prenait pas d'option sur des capacités de transport par le gazoduc Yamal-Europe depuis six jours, ce qui signifiait la suspension des livraisons.

"Certains de nos clients, dont la France et l'Allemagne, ont déjà reçu tout le gaz prévu par le contrat et n'envoient plus de demandes de leur fournir du combustible bleu. Gazprom réserve des capacités de transit en fonction des commandes", a précisé le responsable.

Le transit de gaz via l'Ukraine continue

Le groupe poursuit le transit de gaz via le territoire ukrainien bien qu'il ait déjà rempli ses obligations prévues par le contrat pour 2021 à la mi-décembre, a-t-il rappelé.

"Si l'on parle du transit de gaz par l'Ukraine, Gazprom a tenu ses engagements dès le 15 décembre dans le cadre du contrat de transit et continue de livrer du gaz par cet itinéraire", a fait remarquer M.Kouprianov.

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