Interrogé par l'agence de presse russe RIA Novosti sur la possibilité que l'Iran augmente encore le niveau d'enrichissement d'uranium si les pourparlers échouaient, M. Eslami a répondu "non".
"Nos objectifs en matière d'enrichissement d'uranium sont de répondre à nos besoins industriels, de production" et à ceux "du peuple iranien", a-t-il dit.
Après cinq mois d'interruption, les négociations pour sauver l'accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 ont repris fin novembre à Vienne entre les pays toujours parties à l'accord (Allemagne, France, Royaume-Uni, Chine, Iran et Russie). Elles reprennent lundi après une pause de dix jours et quelques avancées sur le plan technique.
Le pacte, moribond depuis que les Etats-Unis s'en sont retirés en 2018 et ont rétabli des sanctions, offrait à Téhéran la levée d'une partie des sanctions internationales en échange d'une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l'ONU.
En novembre, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait fait état d'une nette augmentation du stock d'uranium hautement enrichi par Téhéran.
Selon un rapport de l'AIEA consulté par l'AFP, la quantité d'uranium accumulée, estimée début novembre à 2.489,7 kg, dépasse désormais de plus de douze fois la limite autorisée par l'accord de 2015.
L'Iran avait par ailleurs annoncé en avril avoir commencé à produire de l'uranium enrichi à 60%, soit bien au-delà du seuil de 3,67% fixé par l'accord international, se rapprochant des 90% nécessaires à la confection d'une bombe atomique même si Téhéran dément avoir un tel projet.
Le président américain Joe Biden, dont le pays participe de manière indirecte aux discussions de Vienne, s'est dit prêt à revenir dans l'accord à condition que l'Iran renoue avec ses engagements.
Mardi, le négociateur américain Rob Malley avait prévenu qu'il ne restait plus que "quelques semaines" pour sauver l'accord si Téhéran continuait à développer ses activités atomiques au rythme actuel, mettant en garde contre une "crise" en cas d'échec de la diplomatie.