Des taux "inhabituels" de grippe dans au moins 17 États brésiliens

Des épidémiologistes comme Paulo Lotufo, de la faculté de médecine de l'USP, affirment que "l'épidémie est déjà nationale. Elle a éclaté partout, il n'y a pas besoin de faire de bilan. Les registres de décembre l'indiquent", notant que les mesures de préventions sont les même que dans le cas de Covid-19.
Sputnik
L'épidémie de grippe touche au moins 17 États du Brésil, qui ont constaté une augmentation "inhabituelle" des consultations pour grippe ces dernières semaines.
Selon une enquête publiée par le quotidien Folha De S.Paulo, les instabilités des systèmes de notification sanitaires, dues à une récente cyberattaque contre le ministère de la Santé, ne permettent cependant pas de connaître clairement l'ampleur de la contagion.
Outre São Paulo et Rio de Janeiro, les états les plus habités du Brésil, la hausse significative des taux d'infection par le virus H3N2 est observée notamment dans les états d’Amazonas, Bahia, Espírito Santo, Minas Gerais et Rondônia, explique la même source, qui cite les secrétariats régionaux à la santé.
Seuls six états de la République fédérative ont affirmé ne pas avoir constaté d'augmentation inhabituelle de la contagion.
Malgré l'expansion rapide de la maladie, peu de gouvernements considèrent la situation comme une épidémie, la plupart ayant déclaré l’état d’alerte, comme São Paulo et Bahia (sud-est).
Des épidémiologistes comme Paulo Lotufo, de la faculté de médecine de l'USP, affirment que "l'épidémie est déjà nationale. Elle a éclaté partout, il n'y a pas besoin de faire de bilan. Les registres de décembre l'indiquent", notant que les mesures de préventions sont les même que dans le cas de Covid-19.
Selon les chiffres des secrétariats, le pays a enregistré une dizaine de décès dus à des syndromes grippaux causés par la souche H3N2, la principale en circulation. "Ce total national est probablement sous-estimé. Premièrement, parce que l'identification du virus se fait généralement par échantillonnage. Deuxièmement, parce que la prise en charge des patients atteints du syndrome grippal n'est pas obligatoire, sans parler de l’absence de chiffre gouvernementaux en raison des problèmes sur le système informatisé du ministère de la santé", explique Folha De S.Paulo.
Le paramètre permettant d’appréhender la situation reste la compilation de la "demande accrue" sur les établissements de santé. À Rio de Janeiro, la moyenne quotidienne de visites pour un syndrome grippal est passée de 167 début novembre à 5.112 début décembre.
Jusqu'à présent, 36 décès ont été confirmés dans l'État cette année, contre 69 décès en 2019 (toutes souches confondues), 2020 n'étant pas pris en compte car c'était une année atypique en matière de maladies respiratoires.
L'État de São Paulo, selon les données préliminaires, compte moins de décès (50) dus à la grippe que l'année dernière (74), mais les chiffres seraient plus élevés en raison du problème du système informatique de santé.
L'avancée de la grippe et du Covid, qui exercent une pression sur les unités des soins intensifs, ont été cités par certaines autorités régionales pour justifier l’annulation des fêtes de fin d’année et du carnaval 2022.
Discuter