Les limites du système électrique de la France risquent d’être atteintes d’ici quelques semaines, analyse Le Figaro. La situation est aggravée par la crise énergétique en Europe et l’arrêt forcé de nombreuses centrales nucléaires d’EDF.
Alors que le week-end dernier, la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, a rassuré les Français qu’il n’y aurait pas de "black-out général d’ici à la fin de l’hiver", le journal met en avant deux facteurs capables de perturber l’équilibre entre la production et la consommation d’électricité.
Il s’agit de la stabilité du fonctionnement des centrales nucléaires françaises, dont un réacteur sur quatre est déjà arrêté, et de la météo.
Selon les experts interrogés par Le Figaro, un degré Celsius de moins pourrait entraîner 2,4 Gigawatts de demande électrique en plus.
Si les températures hivernales sont inférieures aux normales saisonnières, des coupures pilotées, dont l’effet politique à quelques mois des présidentielles serait désastreux, risquent de devenir inéluctables, alerte le journal.
Mesures alternatives
Avant de recourir aux délestages, le Réseau de transport d’électricité (RTE) pourrait couper le courant de plusieurs grandes usines et en outre baisser la tension dans l'ensemble du pays.
Le porte-parole de RTE explique au Figaro que la dernière mesure resterait "imperceptible" car elle ne diminuerait que faiblement l’efficacité des appareils électriques des ménages français.
De son côté, EDF pourrait reporter l’arrêt programmé de certains réacteurs nucléaires, comme déjà fait avec au moins six d’entre eux, dont la mise sur pause pour entretien a été retardée.
Et d’ajouter que, d’après un responsable de l’entreprise interrogé par le journal, le fournisseur cherche à "trouver de nouvelles pistes avec certains clients à court terme, dans le cadre des contrats d’effacement". Il s’agit d’une diminution ou d’un arrêt de production sur de grands sites industriels pour réduire la consommation électrique, explique l’édition.
Une panoplie d’ultimes recours jamais actionnés dans l’Hexagone, conclut le média.