La visite de Zemmour sur une base militaire à Abidjan agace le ministère des Armées

"Les règles sont les mêmes pour toutes et tous: discrétion et sobriété", s’est agacé le ministère des Armées à la suite de la visite d’Éric Zemmour à Abidjan aux soldats français, regrettant la politisation de ce voyage.
Sputnik
"Je veux augmenter et moderniser les moyens de notre armée. Je veux redonner à notre défense les moyens de rayonner au service de nos intérêts dans le monde. Je veux retrouver l’indépendance de nos moyens militaires avec notre écosystème industriel", tweete Éric Zemmour depuis la base des forces françaises de Côte d'Ivoire.
Arrivé jeudi 23 décembre, le candidat a voulu rencontrer les forces françaises de Côte d’Ivoire (CCIF), qui appuient la force Barkhane qui se trouve plus au nord, sur la bande désertique du Sahel.
Depuis la Côte d’Ivoire, il a envoyé un message de soutien aux soldats français déployés à l’étranger et plus particulièrement à ceux de l’opération Barkhane, en cette période de fêtes de fin d’année.
Pour ce Noël, Éric Zemmour a "salué la bravoure et le dévouement qui n’ont d’égal que celui de tous ceux qui, dans notre pays, sont prêts à se sacrifier pour notre drapeau".
Le même jour, il a rencontré une vingtaine de Français résidant à Abidjan pour échanger sur des sujets de société. D’après Le Parisien, qui se réfère à son entourage, il doit être de retour en France vendredi, ce qui suppose un départ d’Abidjan jeudi soir.
À l’occasion de son arrivée, le polémiste a posté plusieurs photos et messages sur Twitter, ce qui n’a pas échappé à l’attention du ministère des Armées…

Ce qui n’a pas plu aux Armées

"Les personnalités politiques peuvent visiter des unités militaires, si elles en font la demande et dans le respect des impératifs opérationnels et de confidentialité. C’est une pratique républicaine tout à fait courante et légitime", a réagi le porte-parole du ministère des Armées sur Twitter.
Cependant, le porte-parole de Florence Parly a rappelé que dans ce cas, les visites doivent se faire dans la plus grande discrétion: "pas de médias, pas de photos à usage public, pas de réseaux sociaux".
"Pourquoi? Afin de préserver la neutralité des armées, et d'éviter toute instrumentalisation politique. C’est indispensable. Dans la période récente, plusieurs candidats ont visité des emprises militaires. Les règles sont les mêmes pour toutes et tous: discrétion et sobriété", a expliqué Hervé Grandjean.
"C’est une visite au même titre que tous les candidats à la présidentielle, qui ont le droit de visiter une unité de l’armée de terre. Il s’avère qu’il a choisi les forces françaises en Côte d’Ivoire", a expliqué au Parisien une source au ministère français des Armées.
Ce n’est pas rare que des personnalités politiques rendent visite aux militaires français installés hors de l’Hexagone. Le 25 octobre, Jean-Luc Mélenchon s'était rendu auprès des forces armées françaises en Guyane et avait publié des photos.
Le ministère des Armées n'avait alors émis aucun commentaire à ce sujet.
En 2016, le candidat à l'élection présidentielle François Fillon avait été au Mali et au Niger les 17 et 18 décembre pour rencontrer les responsables de ces pays, les militaires des Forces armées maliennes (FAMA) ainsi que l’armée française.
"Le ministère de la Défense a cependant pris soin de ne pas laisser les médias montrer le député de Paris dans ce rôle, réservé bien sûr à l'actuel Président de la République...", rappelle Paris Match.
Discuter