Les moqueries à l’égard du prophète Mahomet ne peuvent être considérées comme une manifestation de la liberté artistique, a estimé ce jeudi 23 décembre Vladimir Poutine.
Lors de sa grande conférence de presse annuelle, un journaliste a demandé au Président russe où passait selon lui la frontière entre la liberté de création artistique et la nécessité de lutter contre l’extrémisme.
Le chef du Kremlin a répondu que la liberté devait être basée "sur le respect des autres", évoquant en guise d’exemple les caricatures de Mahomet, qui constituent "une violation de la liberté de religion et une atteinte aux sentiments des gens professant l’islam".
"Et cela entraîne des réactions plus radicales, voire extrémistes. À Paris, on a fusillé une rédaction entière. À quoi bon le pousser jusque là?", s’interroge Vladimir Poutine.
Attaque contre Charlie Hebdo
L’hebdomadaire satirique, qui avait à plusieurs reprises publié des caricatures de Mahomet, a été visé par une attaque terroriste le 7 janvier 2015. Armés de fusils d’assaut, les frères Chérif et Saïd Kouachi ont pénétré dans les locaux du journal et assassiné douze personnes, dont huit membres de la rédaction.
Vladimir Poutine avait alors exprimé ses condoléances aux familles des victimes de l’attentat, condamnant "un crime cynique". Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’était rendu à Paris pour participer à une "marche républicaine" en l’honneur des victimes et en faveur de la liberté d’expression.