Le bureau du représentant commercial des États-Unis (USTR) a publié mardi 21 décembre un rapport annuel sur l’application des engagements de la Russie dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Le rapport lui fait grief d’accorder un traitement préférentiel aux biens et services produits sur son sol au détriment des entreprises et travailleurs américains.
L’USTR estime que la substitution des importations et les préférences aux produits russes enfreignent les règles et normes de l’OMC et demandent des mesures appropriées de la part de cette dernière.
Un désavantage pour les entreprises américaines
"Ce rapport donne un aperçu de l'écart continu de la Russie par rapport aux principes directeurs de l'Organisation mondiale du commerce, tels que les pratiques non discriminatoires, un commerce plus ouvert, la prévisibilité, la transparence et une concurrence loyale", a déclaré la représentante américaine au Commerce Katherine Tai.
"Le non-respect des normes, règles et engagements de l'OMC désavantage économiquement les travailleurs et les entreprises américains et les empêche de rivaliser sur un pied d'égalité. L'USTR continuera de travailler avec des partenaires partageant les mêmes idées et d'utiliser les outils de l'OMC pour tenir la Russie responsable de son comportement dans le système commercial multilatéral", a-t-elle ajouté.
Les préoccupations de l'USTR tiennent notamment à la mise en œuvre par Moscou des mesures de localisation en vue de privilégier les biens et services nationaux, aux stratégies de substitution des importations dans le secteur informatique ou encore aux restrictions à l’importation "non fondée sur la science" dans le domaine agricole.
"Alors que les économies du monde entier ont été contraintes de se rétracter et de se replier en réponse à la pandémie de Covid-19, le gouvernement russe a exacerbé ces tendances en étendant son contrôle sur l'économie russe et en renforçant les restrictions commerciales", conclut le rapport.
Démenti du Kremlin
En commentant ce rapport de l’USTR aux journalistes, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré ce 22 décembre que la Russie n’enfreignait pas les normes de l’OMC:
"En ce qui concerne l’OMC, nous ne sommes pas d’accord avec ce point de vue. La Russie ne viole rien dans ce domaine".
Une substitution des importations résultant des sanctions
La Russie s’est vue obligée de produire elle-même de nombreux biens précédemment importés suite aux sanctions dont elle est frappée en lien avec la situation en Ukraine et autour de la Crimée.
La péninsule s’est rattachée à la Russie suite aux résultats du référendum organisé en mars 2014.
L’Occident a accusé Moscou d’ingérence et a introduit des sanctions à son encontre à l’initiative des États-Unis.
La Russie a pris des contre-mesures et a mis le cap sur la substitution des importations.