"Je ne connaissais pas le russe, je ne savais rien de la Russie, mais je n’avais qu’un rêve: aller au pays de Lénine et du communisme. C’est ainsi que je me suis retrouvé en URSS et que je me suis inscrit à l’université du pétrole et du gaz Goubkine. C’était le destin. J’y ai reçu un enseignement de qualité, je me suis mariée et je suis restée en Russie pour enseigner. Depuis longtemps, le froid russe et les difficultés de la langue russe ne me font pas peur", a raconté Gabriel Kotchofa (Bénin), directeur général du Conseil international de coordination des diplômés Inkorvouz, haut-commissaire à la coopération internationale et secrétaire général adjoint de l’Organisation eurasienne de coopération économique.
Selon lui, le principal avantage de l’enseignement russe est qu’il est fondamental, avec des bases théoriques étayées par la pratique. "Chaque année, nous organisons des stages pour des étudiants qui ont l’occasion de "toucher" le pétrole et les gisements", a-t-il expliqué. Et d’ajouter qu’aujourd’hui, avec la pandémie dans le monde, il est important pour la Russie de ne pas perdre ces traditions, de ramener les étudiants étrangers dans la salle de classe et de leur donner l’occasion de s’exercer.
"Nous devons nous intéresser au parcours ultérieur des diplômés, faire pression pour défendre leurs intérêts en matière d’emploi", a insisté Gabriel Kotchofa. Selon lui, les universités devraient former non seulement des spécialistes, mais des personnes capables de promouvoir la langue russe dans le monde et de défendre leurs idéaux.
Depuis 1960, plus d’un million d’étudiants étrangers originaires de 170 pays ont obtenu un diplôme des universités soviétiques ou russes. Il existe des associations de diplômés des universités russes dans plus de 80 pays. L’objectif de ces associations est d’aider les diplômés à défendre leurs intérêts et leurs droits professionnels, y compris les problèmes de reconnaissance des diplômes et les titres universitaires obtenus en URSS, en Russie et dans d’autres pays de la CEI, de contribuer à leur perfectionnement ou à la poursuite des études, ou encore à établir des contacts commerciaux et de partenariats.
Abedallah Issa, conseiller de l’ambassade de l’État de Palestine, a raconté à la conférence comment il était devenu diplômé de l’institut de littérature Maxime-Gorki. "Il était important pour moi que ce soit là-bas que Rassoul Gamzatov et Tchinguiz Aïtmatov aient fait leurs études. Mon attitude à l’égard de la langue russe s’est formée en Palestine, lorsque j’étais encore enfant. Je voulais étudier la littérature russe de l’intérieur et, dans ce sens, l’institut de littérature m’a beaucoup apporté: dans les années 1990, j’ai commencé à traduire des poètes russes tels que Akhmatova ou Bounine et je suis devenu membre de l’Union des écrivains de Russie", a-t-il confié.
"Si vous apprenez à connaître le monde de l’homme russe, il ne vous repoussera pas. Ce n’est qu’en Russie qu’ils ouvrent leur frigo pour un hôte et lui proposent le repas de son choix. Le modèle russe est tel que vous vivez parmi les Russes non pas comme un étranger, mais comme l’un des leurs", a ajouté Abedallah Issa.
Liu Xin (Chine), PDG de MAX Innovation Capital, a quant à lui précisé que 1.400 étudiants chinois faisaient aujourd’hui leurs études en Russie, et que la Chine reconnaissait pleinement les diplômes russes. "Le chiffre d’affaires des échanges commerciaux entre les deux pays est énorme, et en tant que personne impliquée dans le commerce international, j’ai besoin de ces personnes qui connaissent le russe et la Russie", a-t-il souligné. Selon lui, dans l’une des entreprises américaines qu’il dirige, un employé sur cinq parle le russe.
Liu Xin a confié qu’il avait eu du mal à apprendre la langue russe. "Ma mère avait l’habitude de me chanter des chansons russes, je sais danser les danses russes. Mais pour tout Chinois, la lettre "R" est un cauchemar! Je criais littéralement "crayon", "tram", "trolleybus" tous les jours... Heureusement, les enseignants ont été d’un soutien et d’une aide incroyables, créant une atmosphère aussi familiale que possible", a raconté Liu Xin.
Adou Yao Nicaise (Côte d’Ivoire), chargé de cours du département de théorie et d’histoire des relations internationales de l’université russe de l’Amitié des Peuples (RUDN) est venu en Russie et s’est inscrit à la RUDN par hasard: il n’avait aucun parent ni aucune connaissance en Russie. Cependant, ses "impressions de cet accident" n’ont été que des plus positives: il a obtenu avec mention une licence, une maîtrise, un doctorat et est resté enseigner à la RUDN, où il travaille au département des relations internationales depuis maintenant 10 ans.
"L’enseignement soviétique a toujours été de grande qualité. En fait, les personnes de mon âge qui ont obtenu un diplôme soviétique travaillent un peu partout dans le monde ou occupent des postes importants dans leur pays d’origine", a précisé Adou Yao Nicaise.
Jalil Alamgir (Bangladesh), président du conseil d’administration de l’association des diplômés et amis de la RUDN, est fier d’avoir fait ses études en Russie. Son père lui a beaucoup parlé de l’URSS, le pays qui a aidé le Bangladesh dans la guerre pour l’indépendance. "Nous serons toujours reconnaissants à la Russie", a-t-il déclaré.
Riad Najm (Liban), vice-président de la Société d’amitié libano-russe, a raconté qu’il n’y avait pas de problèmes de reconnaissance des diplômes russes au Liban à l’heure actuelle, de sorte que les étudiants libanais partent volontiers en Russie pour faire leurs études. "Ensuite, ils reviennent au pays, et le niveau de l’enseignement reçu en Russie leur permet de travailler et d’occuper des postes importants", a-t-il précisé. Et d’ajouter que 150 étudiants libanais font actuellement leurs études à la RUDN.