La compagnie aérienne qatarie et l'avionneur européen sont engagés depuis des mois dans une querelle à propos de ces dégradations de l'appareil, lesquelles ont, selon Qatar Airways, contraint à l'immobilisation de 21 A350 par le régulateur émirati de l'aviation.
Airbus répète que l'A350 est sûr et qu'il peut continuer à voler en dépit de "dégradations de surface", tandis que Qatar Airways estime qu'il est trop tôt pour déterminer si la sécurité de l'appareil est compromise.
Le différend entre les deux compagnies s'est amplifié la semaine dernière quand, fait inédit selon des experts, l'avionneur a accusé la compagnie aérienne de travestir le problème en le décrivant comme une question sécuritaire, menaçant de demander une évaluation juridique indépendante.
Qatar Airways a répliqué lundi en annonçant avoir porté l'affaire devant la Haute cour de Londres.
"Nous avons malheureusement échoué dans nos tentatives de trouver une solution constructive avec Airbus", a déclaré la compagnie aérienne émiratie dans un communiqué. "Qatar Airways n'a donc pas d'autre alternative que de chercher à résoudre ce différend rapidement devant les tribunaux".
Airbus a confirmé avoir reçu une plainte judiciaire formelle. L'avionneur a exprimé dans un communiqué sa volonté de "défendre vigoureusement sa position".
Plus tôt dans la journée, un porte-parole d'Airbus a répété que la cause du problème sur la surface de fuselage avait été trouvée et que la compagnie travaillait avec des clients et le régulateur européen de l'aviation, lequel dit ne pas avoir identifié le problème pour le moment.
Des documents consultés plus tôt ce mois-ci par Reuters ont révélé qu'au moins cinq autres compagnies aériennes ont constaté une usure accélérée de la peinture de certains des appareils livrés par Airbus depuis 2016, donnant une nouvelle ampleur au différend entre l'avionneur et Qatar Airways.
En juin dernier, Qatar Airways a adressé une mise en garde à Airbus sur de possibles "répercussions industrielles" si le défaut constaté sous la peinture du fuselage ne trouvait pas de solution. La compagnie aérienne a annoncé alors qu'elle n'accepterait plus de livraisons d'A350 jusqu'à nouvel ordre, ce qui pourrait coûter à Airbus un contrat important.