Covid-19

"Même les triples vaccinés sont susceptibles de transmettre" le virus, selon le chef de BioNTech

Si beaucoup d'inconnues persistent autour du variant Omicron, incluant son éventuelle résistance aux vaccins existants, le PDG de BioNTech trouve les mesures de protection essentielles pour arrêter la pandémie. Dans une interview au Monde, il estime que la vaccination n’exclut pas la transmission tout en jugeant efficace la troisième dose.
Sputnik
Le vaccin à lui seul ne suffira pas à mettre fin à la pandémie de Covid-19, a annoncé le PDG de BioNTech Ugur Sahin dans une interview au Monde publiée ce 19 décembre. Une déclaration qui intervient alors que le variant Omicron se propage à travers le monde et que les scientifiques ont du mal à répondre à ce stade aux questions sur sa virulence.

"Nous devons être conscients que même les triples vaccinés sont susceptibles de transmettre la maladie, et qu’il va falloir les tester, surtout dans l’entourage de personnes vulnérables. Le variant Omicron devenant dominant, les mesures de protection resteront essentielles, en particulier cet hiver. Sinon nous ne serons pas en mesure de maîtriser l’expansion rapide de ce nouveau variant", estime Ugur Sahin.

Le PDG de BioNTech se montre pourtant rassurant quant à l'efficacité de la troisième dose, estimée à 70%, selon les données préliminaires en provenance du Royaume-Uni. D'après lui, cette efficacité est estimée de 20% à 40% après la deuxième dose. Une étude de l’Imperial College London publiée le 16 décembre évoque quant à elle 19% d’efficacité après la deuxième injection.
En ce qui concerne la protection contre les formes sévères, elle atteint 70% après deux doses, ajoute le PDG qui s’appuie sur les données en provenance d’Afrique du Sud. Un chiffre qui "pourrait être un peu sous-estimé".

"Le taux de primo-infection est élevé en Afrique du Sud, donc le groupe de contrôle, celui auquel on compare notre vaccin, est sans doute mieux protégé qu’une population classique. J’attends donc les prochaines données en vie réelle britanniques sur le sujet", explique-t-il au journal.

"Notre meilleure arme, notre seule arme en réalité"

La vaccination et la revaccination restent les "mesures clés pour lutter contre la pandémie" au sein des Vingt-Sept. Lors du sommet du 16 décembre à Bruxelles, leur déploiement a été mis en valeur par les dirigeants de l'UE, lesquels les jugent "cruciaux et urgents" face à la "détérioration de la situation épidémiologique" alimentée par l’Omicron.
L’importance de l’immunisation est toujours rappelée par les autorités françaises cherchant à mettre une pression croissante sur les non-vaccinés face à la cinquième vague épidémique qui fait quotidiennement 52.451 nouveaux cas en moyenne sur une semaine.

"Pour faire face au virus Delta comme au variant Omicron, notre meilleure arme, notre seule arme en réalité, c’est la vaccination, et la vaccination avec trois doses désormais", a clamé le 17 décembre Jean Castex en faisant part de l’intention d’accélérer la campagne de vaccination "pour gagner cette course de vitesse contre le variant".

En ce sens, le Premier ministre a annoncé le jour même qu’un projet de loi serait soumis début janvier au Parlement pour transformer le pass sanitaire en pass vaccinal, délivré après vaccination ou guérison. Le test PCR ne sera plus pris en considération bien qu’il puisse diagnostiquer des cas asymptomatiques ou peu symptomatiques.
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