Les femmes sénégalaises protestent contre les violences faites contre elles

Les organisations féministes du Sénégal ont organisé dimanche des marches pour dénoncer les violences faites aux femmes et réclamer à l'Etat la protection de leurs droits.
Sputnik
La capitale Dakar a, ainsi, accueilli une marche pacifique organisée à l’initiative du mouvement "Marche Blanche des Femmes", qui milite contre les violences faites aux femmes et aux enfants.
La Place de la Nation de la capitale était le point de départ de cette manifestation en direction du siège de la "RTS" et qui a vu la participation de femmes et d’organisations de défense des droits des femmes et aussi des hommes et des enfants venus en soutien au mouvement. On pouvait lire sur leur t-shirt des slogans tels " jàmmi jigéen fépp mooy jàmm nieupp ( le bien-être des femmes est le bien-être de tout le monde " et " mbolo moy doolé (l’union fait la force) " " together we can win(ensemble, nous pouvons vaincre) ", entre autres.
Les organisateurs ont remis à cette occasion un Manifeste à la Directrice de la Famille et de la Protection des groupes vulnérables au Ministère de la Femme, de la Famille et du Genre, destiné au président de la République, M. Macky Sall.
Ce manifeste qui dénonce les violences subies par les femmes, réclame une reformulation plus égalitaire des dispositions discriminatoires du Code de la famille à l’égard des femmes, notamment en ce qui a trait au domicile conjugal, l’interdiction de la recherche de paternité, la violence aux causes de divorce et également l’extinction de certaines infractions du Code pénal qui devra être révisé. Il demande aussi à punir sévèrement ceux qui exercent des violences contre les femmes et la mise en place d'un Numéro vert et des structures spécialisées de prise en charge pour accueillir les victimes de violence.
A Thiès, située à 70 km à l'est de Dakar, des femmes de diverses catégories socioprofessionnelles ont également marché pour dénoncer les violences faites contre elles, à l'appel du collectif appelé '’la Marche blanche des femmes’’ (MBDF).
Les participantes, toutes vêtues de blanc, sont parties du foyer des femmes sis au quartier Carrière à Thiès, pour prendre la direction de la Gouvernance.
Abibatou Fall, présidente de l’association '’Rafet Kar’’, a, au nom du collectif, lu devant l’adjoint au gouverneur, Djiby Guèye Diongue, un mémorandum dans lequel, elle a souligné la nécessité de reformuler plusieurs dispositions juridiques jugées ’’discriminatoires’’ à l’égard des femmes.
Le mémorandum cite aussi, entre autres, la Loi interdisant la recherche de paternité, ou encore celle relative à la puissance paternelle.
Les femmes munies de pancartes prônant le respect de leurs droits ont également demandé que soit mis en exergue, la place des violences comme cause de divorce, tout comme l’extension du harcèlement sexuel au-delà de la sphère professionnelle.
Mme Abibatou Fall a, en outre, appelé à l’unité de tous les acteurs, y compris les hommes pour venir à bout des violences faites aux femmes.
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