Une récente concurrence entre la Russie et la Turquie sur le marché des drones s’est installée. La situation conduit les différentes parties à mettre en avant leurs arguments.
Le ministère russe de la Défense a ainsi dévoilé pour la première fois le drone lourd S-70 Okhotnik ("Chasseur" en russe) en action.
En janvier dernier, cet engin a mené des essais en vol sur le polygone d’Achoulouk dans l’oblast d’Astrakhan. Une bombe non guidée de 500 kilos a été larguée depuis un espace incorporé.
Le 14 décembre, la Défense a publié une vidéo présentant le premier modèle opérationnel du drone sortant de l’usine aéronautique de Novossibirsk.
Un largage rendu public
Une vidéo publiée sur YouTube le 19 décembre montre pour la première fois ces essais de janvier, durant lesquels un prototype détruit une cible terrestre.
Les livraisons en série devraient commencer à partir de 2024, avait dit en août 2020 Youri Slusar, chef du Consortium aéronautique russe unifié (OAK). En août, le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait quant à lui exprimé son espérance que d’ici 2022, les travaux sur l’Okhotnik seraient achevés et qu’un contrat à long terme portant sur leur livraison aux forces armées nationales serait possible.
Les capacités de l’aéronef
Selon les sources ouvertes, ce drone de combat lourd fabriqué par le bureau d’étude Soukhoï mesure 14 mètres de long pour une envergure de 19 mètres. Sa masse au décollage est de 20 tonnes et sa vitesse maximale de 1.000 km/h.
La Russie et la Turquie en chien de faïence
La publication de cette vidéo a lieu sur fond de concurrence entre la Russie et la Turquie, laquelle est devenue en moins d’une décennie l’un des fabricants de drones les plus importants, aux côtés des États-Unis, d’Israël et de la Chine.
Ankara a tout d’abord participé activement à la victoire de l’Azerbaïdjan en novembre 2020 dans la guerre du Haut-Karabakh avec l’Arménie, en lui envoyant ses drones de combat Bayraktar TB2. Cet aéronef n’entre pas dans la catégorie des drones lourds, avec une masse de 605 kg. Sa vitesse maximale est de 222 km/h.
La vente de ces mêmes drones à l'Ukraine complique les relations de Kiev avec Moscou. L’armée ukrainienne les a d’ailleurs utilisés fin octobre dans le conflit du Donbass, au grand dam de la Russie, de la France et de l’Allemagne.