Une attaque perpétrée dimanche contre l'ambassade de Biélorussie à Londres a fait un blessé parmi les diplomates, informe ce lundi 20 décembre le service de presse du ministère biélorusse des Affaires étrangères.
"L'ambassade de Biélorussie à Londres a été attaquée le 19 décembre au soir. Plusieurs personnes ont d’abord abîmé la façade du bâtiment avant de s’en prendre physiquement aux diplomates biélorusses arrivés sur les lieux. L'un d'eux s’est vu infliger de sérieuses lésions corporelles et a eu besoin d’une aide médicale d'urgence", indique le communiqué.
Après l'arrivée des forces de l'ordre, les assaillants ont tenté de prendre la fuite, mais certains ont été arrêtés par l'unité de la police chargée de protéger les représentations diplomatiques.
Minsk réclame une enquête
Le ministère a convoqué le chargé d’affaires britannique à Minsk et exigé de mener une enquête approfondie en engageant la responsabilité des coupables, ainsi que de l'informer des résultats.
Le ministère part du fait que les autorités britanniques "prendront les mesures appropriées" pour protéger les locaux de l’ambassade contre toute intrusion ou dommage et pour prévenir toute atteinte à sa tranquillité et sa dignité, ajoute le document.
Toujours selon le ministère, le diplomate blessé a eu "une fracture du nez, une légère commotion cérébrale et un traumatisme dentaire".
Le service de presse qualifie l'incident de "tentative d’exécution sommaire contre des personnes qui, par devoir de service, défendent les intérêts des Biélorusses et œuvrent en faveur de l'amélioration des relations bilatérales". Il affirme que les assaillants appartiennent vraisemblablement à un groupe radical aux "méthodes d’action de fanatiques" que certains pays occidentaux "s’obstinent à présenter comme des manifestants pacifiques".
La police de la capitale britannique a déclaré à Sputnik qu’elle vérifiait l’information sur l’attaque et qu’elle ferait une déclaration dès qu’elle aura "des confirmations des détails".
Sanctions contre la Biélorussie
La Biélorussie fait l’objet de sanctions adoptées par l'Union européenne, le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada et plusieurs autres pays qui incriminent à Minsk des violations des droits de l'homme.
Selon le Conseil européen, "183 personnes et 26 entités font désormais l'objet d'une désignation au titre du régime de sanctions s'appliquant à la Biélorussie", dont Alexandre Loukachenko.
"Le 2 décembre 2021, l'UE a décidé d'adopter une cinquième série de sanctions en raison des violations persistantes des droits de l'homme et de l'instrumentalisation des migrants", indique le Conseil dans un document.
Situation en Biélorussie
Les relations de la Biélorussie avec les pays occidentaux se sont sérieusement détériorées après la présidentielle d’août 2020, remportée par Alexandre Loukachenko pour un sixième mandat. Des manifestations de l'opposition ont commencé dans le pays au lendemain de l’élection. Le 11 février dernier, les services de sécurité ont déclaré que les manifestations avaient pratiquement cessé.
Alexandre Loukachenko a accusé à plusieurs reprises l'Occident d'interférer dans la situation en Biélorussie et a noté que les émeutes étaient dirigées par les États-Unis, tandis que les Européens "jouaient le jeu".
Des affaires pénales ont été intentées en Biélorussie contre plusieurs dirigeants de l'opposition, notamment pour appels à la prise du pouvoir, mise en place de formation extrémiste, complot visant à s’emparer du pouvoir et tentative d'attentat terroriste.