Berlin précise quand l’Otan examinera les propositions russes sur les garanties de sécurité

La Russie de doit pas "dicter" aux pays de l’Otan comment ils doivent agir, a avancé ce dimanche la ministre allemande de la Défense, tout en précisant que l’Alliance discuterait des propositions russes sur les garanties de sécurité au Conseil de l'Otan la semaine prochaine.
Sputnik
L'Otan se penchera la semaine prochaine sur les propositions russes concernant les garanties de sécurité, tout en étant résolue à ne pas laisser Moscou lui "dicter" comment agir, a déclaré ce dimanche 19 décembre la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht.
"J'ai clairement indiqué que nous devions chercher une solution à la situation tendue dans laquelle nous nous trouvons, à la fois sur le plan diplomatique et à l'aide d'une dissuasion crédible. C'est une chose importante et juste, mais il ne faut pas que la Russie dicte aux partenaires de l'Otan comment agir", a-t-elle avancé lors de sa visite en Lituanie, informe Reuters.
Elle a ajouté par la suite que les pays-membres discuteraient de ces propositions au Conseil de l'Otan la semaine prochaine.
Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg a, pour sa part, rejeté dans un entretien au Journal de dimanche (JDD) l'idée d'un dialogue avec la Russie sur les sphères d'influence. Au lieu de cela, il a préconisé de discuter avec Moscou des relations, du renforcement de la confiance, du contrôle des armes, de la transparence des exercices et de la réduction des tensions.
Auparavant, l’Occident avait déjà menacé la Russie de sanctions économiques sévères si Moscou intensifiait son soi-disant renforcement militaire à la frontière de l'Ukraine. Moscou affirme qu'il ne fait que répondre aux menaces que font peser sur sa sécurité les relations de plus en plus étroites de Kiev avec l'Otan.

Les documents déjà transférés

Le 17 décembre, le ministère russe des Affaires étrangères avait publié les projets de deux documents sur les garanties de sécurité de la Russie avec les États-Unis et l’Otan.
Les propositions, si elles sont acceptées, excluent l’extension de l'Otan en Europe de l'Est. La Russie et les États-Unis devraient en outre renoncer à déployer des missiles à portée intermédiaire et à plus courte portée à une distance de frappe de leurs territoires respectifs.
Moscou évoque des contre-mesures à prendre si l’Otan refuse ses propositions de sécurité
Moscou estime qu'il est nécessaire de désavouer officiellement la décision prise lors du sommet de l'Otan à Bucarest en 2008, selon laquelle l'Ukraine et la Géorgie deviendront membres de l'Otan, car elle contredit l'engagement pris par les pays membres de l'OSCE de ne pas renforcer leur sécurité au détriment de celle des autres. Il est également prévu que tout participant puisse se retirer de l'accord en informant le dépositaire. Dans ce cas, l'accord prendra fin individuellement après 30 jours.
Lors d'une réunion entre le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov et la secrétaire d'État adjointe Karen Donfried, Moscou a officiellement remis à Washington les deux documents – le Traité entre les États-Unis et la Russie sur les garanties de sécurité et l’Accord sur les mesures pour assurer la sécurité de la Russie et des États membres de l'Otan. Le Kremlin a déclaré qu'il était prêt à entamer immédiatement des négociations sur ces projets.
Vladimir Poutine, s'exprimant lors du Forum Rossiya Zovet fin novembre, avait souligné que pour Moscou le déploiement d'armes sur le territoire ukrainien serait une ligne rouge, car il menace sa sécurité nationale. Il a exigé des garanties juridiques de sécurité et a appelé à des négociations avec Washington et ses alliés pour élaborer des dispositions juridiques internationales claires.
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