Un accord passé avec Moscou sur la livraison de gaz pour six mois au prix de 270 dollars (240 euros, ndlr) les 1.000 mètres cubes permet à Belgrade d'économiser 8,6 millions de dollars par jour, a déclaré le Président serbe sur l'antenne de TV Pink.
Aleksandar Vucic a également rappelé que le chef de la compagnie publique Srbijagas se rendait à Saint-Pétersbourg pour négocier avec la direction de Gazprom des volumes supplémentaires, car la Serbie a besoin de dix millions de mètres cubes de gaz par jour, soittrois milliards par an.
"Nous verrons […] combien nous paierons à partir du 1er janvier pour les quatre millions de mètres cubes supplémentaires par jour. Nous avons déjà économisé […] 8,6 millions de dollars grâce à l'accord actuel passé avec Poutine portant sur six millions de mètres cubes par jour", a exposé le Président serbe.
Des volumes supplémentaires
Belgrade prévoit d'acheter quatre millions de mètres cubes supplémentaires par jour, a ajouté Aleksandar Vucic.
"Nous obtenons les mêmes six millions de mètres cubes à 270 dollars par 1.000 mètres cube. Et son cours actuel à la bourse, en raison des déclarations stupides de divers politiciens européens, est maintenant de 1.700 dollars les 1.000 mètres cubes et ira encore plus haut", fustige Aleksandar Vucic sur TV Pink.
Il a souligné que le prix négocié par la Serbie est six fois inférieur au prix européen.
"Imaginez que je ne me sois pas mis d'accord avec Poutine sur ce point et que nous ayons eu un tel prix au 1er janvier. Nous paierions 17 millions de dollars pour dix millions de mètres cubes, alors que nous payons un peu plus de 1,6 millions actuellement", poursuit le dirigeant serbe.
Un prix de gaz spécial pour la Serbie
À l'issue de la rencontre avec le Président russe à Sotchi fin novembre qui a duré trois heures, le Président serbe avait déclaré que le prix du gaz russe pour les six prochains mois resterait inchangé pour Belgrade. Il a ajouté que les deux pays s’étaient également entendus sur l'augmentation et la flexibilité des livraisons.
"Vladimir Poutine nous a beaucoup aidés par son attitude. Il a accepté de nous livrer du gaz au même prix et aux mêmes conditions en hiver, bien que le contrat expire. Il a accepté de continuer à effectuer des livraisons au prix le plus bas – alors que le prix est au plus haut – et d'augmenter les quantités", avait souligné Aleksandar Vucic auprès des journalistes.
Même après la fin du semestre, le prix du gaz russe restera abordable pour la Serbie, avait-il insisté. Les économies faites en six mois au vu des prix actuels du combustible en bourse, de quelque 300 millions d'euros, suffiraient à construire un stade à l'échelle nationale, avait-il indiqué. Le Président serbe avait ajouté qu'il prévoyait de revenir en Russie à l'expiration de l'accord, expliquant que de telles questions ne peuvent être résolues par téléphone.
La crise du gaz en Europe
Depuis plusieurs mois, les pays européens doivent faire face à une crise de l’énergie, se traduisant notamment par une hausse des prix du gaz. Début août, ceux prévus pour les contrats à terme sur le marché néerlandais TTF étaient déjà d'environ 515 dollars pour 1.000 mètres cubes et, fin septembre, ils ont plus que doublé.
Le coût des contrats à terme du gaz pour janvier pour la semaine s'est consolidé au-dessus de la barre des 1.200 dollars les 1.000 mètres cubes à la bourse de Londres ICE.
Qui plus est, d’après les estimations des experts, du 1er octobre au 1er décembre, les réserves de gaz en Europe ont diminué d’environ huit milliards de mètres cubes, soit trois milliards de moins qu’au cours de la même période ces huit dernières années.
Toutefois, le lancement du gazoduc Nord Stream 2, qui pourrait calibrer la situation à en croire les experts, passe par une certification retardée par l’absence de certains documents. La construction du gazoduc Nord Stream a été achevée le 10 septembre; le remplissage de la première conduite le 18 octobre, tandis que celui de la deuxième a commencé le 17 décembre.
Auparavant, Vladimir Poutine avait déclaré que le gazoduc était opérationnel, assurant de la disposition de la Russie à livrer du gaz à l’Europe sans interruption.