Sur fond de tensions autour de l’Ukraine, les pays de l’Union européenne ont décidé à l'unanimité de prolonger les sanctions économiques contre la Russie. Le Président du Conseil européen Charles Michel l’a annoncé ce 17 décembre lors d’un sommet à Bruxelles.
"Nous appelons la Russie à respecter sa part dans le processus et à procéder à la mise en œuvre des accords de Minsk", écrit-il sur Twitter, menaçant de "conséquences massives" en cas d’"agression militaire contre l’Ukraine".
Le 16 décembre, le Parlement européen a également adopté en session plénière une résolution appelant les pays de l'UE à se préparer à imposer des sanctions contre la Russie en cas d'agression militaire contre l'Ukraine. 548 parlementaires ont voté pour, 69 contre, et 54 se sont abstenus.
Dans le cadre de cette résolution, des restrictions pourraient notamment toucher le corps des officiers et généraux russes impliqués dans la planification d'une "éventuelle invasion" et entraîner le gel de leurs avoirs financiers et physiques dans l'UE, des interdictions de voyage, ainsi que l'exclusion de la Russie du système de paiement SWIFT. Cette dernière possibilité est depuis longtemps envisagée par le Kremlin, qui y a préparé le système bancaire du pays.
Moscou réagit
Le porte-parole du Président russe Dmitri Peskov a qualifié ces sanctions et leur prolongation d’illégales du point de vue du droit international, notant que "les sanctions n'ont jamais conduit les initiateurs à atteindre leurs objectifs".
"Nous avons et utilisons tout un ensemble de contre-mesures. Elles seront également prolongées en réponse de notre côté", a-t-il ajouté.
Il a également souligné que la Russie "s'est parfaitement adaptée aux conditions économiques existantes, et qu’elle a de plus appris à en tirer des avantages en termes de développement de sa propre production, de substitution des importations, etc.".
Tensions autour de l'Ukraine
Les tensions entre la Russie et les pays occidentaux sont encore plus vives depuis plusieurs semaines.
Kiev et les pays occidentaux expriment leur inquiétude face à l'intensification présumée des "actions agressives" de la Russie près des frontières de l'Ukraine. Dmitri Peskov a rappelé que la Russie pouvait déplacer des troupes sur son propre territoire à sa guise, assurant que cela ne menaçait et ne devait inquiéter personne.
La Russie a nié à de nombreuses reprises ces accusations d'"actions agressives", ajoutant que les déclarations sur l’"agression russe" sont utilisées comme excuse pour déployer plus d'équipement militaire de l'Otan près de ses frontières. Le ministère russe des Affaires étrangères avait auparavant déclaré que les déclarations de l'Occident sur cette "agression russe" et sur l'opportunité d'aider Kiev à s’en défendre sont à la fois ridicules et dangereuses.