Covid-19

Les USA déconseillent le vaccin de Johnson & Johnson en raison d’un risque de thromboses

Pointant le risque d’effets indésirables liés au vaccin de Johnson & Johnson, les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) ont privilégié ses concurrents à ARNm. Cette décision a été prise après qu’un comité scientifique américain a réaffirmé la présence d’un risque de thromboses rare associé à ce vaccin.
Sputnik
Au lendemain de la publication de la recommandation de l’Agence européenne des médicaments (EMA) sur l’administration du vaccin Johnson & Johnson comme dose de rappel, les autorités sanitaires américaines ont conseillé d’utiliser plutôt les vaccins à ARN messager pour les adultes.
Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) ont exprimé cette "préférence clinique", approuvant les nouvelles recommandations émises par le Comité consultatif sur les pratiques de vaccination (ACIP) en raison du risque de thromboses lié à ce médicament unidose.

Des thromboses rares

Sur plus de 14 millions de doses du vaccin Janssen administrées, 54 cas de thrombose avaient été recensés aux États-Unis à la fin août, ont noté les CDC. Tous les individus concernés ont été hospitalisés, dont 36 placés en soins intensifs.
Neuf décès (sept femmes et deux hommes) ont également été constatés. Le risque accru de ces effets indésirables est constaté plutôt chez les femmes âgées de 30 à 49 ans, avec un cas pour 100.000 doses administrées et neuf cas pour un million de doses chez les femmes de 40 à 49 ans.
Au total, le risque global de développer des événements thrombotiques est de 3,8 cas par million de doses administrées.
En avril dernier, les autorités sanitaires américaines avaient prescrit de suspendre la vaccination avec le Janssen avant de finir par donner leur feu vert. Cependant, elles avaient inclus un avertissement à propos de ce risque.
L'Agence européenne du médicament (EMA) a également estimé à l’époque que la balance bénéfice/risque du vaccin restait positive. L’institution a toutefois établi un "lien possible" entre ce médicament et des cas de caillots sanguins et a conseillé de les répertorier "comme des effets secondaires très rares du vaccin".

Le vaccin reste disponible

Malgré cet appel à refuser le vaccin Janssen, celui-ci restera toutefois disponible notamment pour les individus présentant des contre-indications aux vaccins à ARNm. Les experts de l’ACIP ont évité de le déconseiller purement et simplement en raison d’éventuels problèmes de réapprovisionnement en vaccins en dehors des États-Unis, selon Sara Oliver, chargée de présenter les données pour les CDC.
Promettant de fournir des informations scientifiques en temps réel sur ce sujet, la directrice des CDC, Rochelle Walensky, a toutefois exhorté "tous les Américains à se faire vacciner et à recevoir une dose de rappel".

Un avis contradictoire de l’EMA

En Europe,l’EMA vient de prôner l’administration de ce vaccin auprès des personnes immunisées avec les vaccins à ARNm, car "le risque de thrombose en association avec une thrombocytopénie (STT) ou d'autres effets indésirables très rares après un rappel [n’était] pas connu et fait l'objet d'un suivi attentif", indique un communiqué publié le 15 décembre.
La même recommandation a été faite à l’égard des personnes adultes immunisées avec le vaccin Janssen, le régulateur sanitaire européen ayant cité des données sur l’augmentation des anticorps contre le coronavirus chez elles après l’administration d’une dose de rappel au moins deux mois après la première dose.
En France, la Haute Autorité de santé (HAS) a déjà recommandé en août l’injection d’un rappel du vaccin Janssen au moins quatre semaines après la première injection. Cependant, seules les personnes de plus de 55 ans sont autorisées à se faire immuniser avec ce médicament dans l’Hexagone.
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