Cette bataille engagée par le géant américain du numérique contre les sociétés de surveillance s'inscrit dans le cadre d'efforts plus larges menés aux Etats-Unis, par des entreprises, élus du Congrès et par l'administration du président Joe Biden, contre les fournisseurs de services d'espionnage numérique - au premier rang desquels la firme israélienne NSO.
Washington a placé le mois dernier sur liste noire NSO, créateur du logiciel espion Pegasus, pour avoir vendu des outils de piratage à des pays qui les ont utilisés pour espionner des responsables américains, des journalistes et d'autres cibles.
NSO, qui compte dans ses rangs d'anciens hauts représentants des services du renseignement militaire israélien, se trouve au coeur d'un scandale depuis une enquête publiée en juillet dernier par plusieurs organisations de presse internationales selon laquelle le logiciel Pegasus a servi à espionner dirigeants, politiciens, journalistes et activistes dans plusieurs pays.
Meta, qui a engagé des poursuites judiciaires contre NSO aux Etats-Unis, a indiqué dans son rapport avoir suspendu quelque 1.500 comptes, pour la plupart factices, utilisés par sept organisations sur les plateformes Facebook et Instagram et sur la messagerie WhatsApp.
Le directeur de la politique de sécurité de Meta, Nathaniel Gleicher, a déclaré à Reuters que cette répression était destinée à signifier que "l'industrie de la surveillance mercenaire est bien plus vaste qu'une seule compagnie".
Aucune précision n'a été donnée par Meta sur la façon dont il a identifié les firmes de surveillance incriminées. Le groupe vante régulièrement sa capacité à traquer et supprimer les acteurs malveillants présents sur ses plateformes.
Parmi les sociétés accusées de piratage par Meta figurent le groupe israélien Black Cube, l'indien BellTroX ou encore l'européen Cytrox.
Black Cube a rejeté dans un communiqué les accusations de piratage et de "phishing" - l'envoi de courriels trompeurs à des fins de piratage -, disant s'assurer régulièrement que les activités de tous ses agents s'effectuent dans le respect complet des lois locales.
Nathaniel Gleicher a indiqué que des célébrités, politiciens, journalistes, avocats et dirigeants d'entreprises figuraient parmi les cibles des sociétés de surveillance.
Les proches des cibles étaient aussi concernés par les activités d'espionnage, a-t-il dit.
Il a fait savoir que les personnes ciblées par ces opérations seraient averties, sans toutefois leur préciser les firmes impliquées et les clients de celles-ci.