Les escrocs ont mis en place une nouvelle arnaque qui vise en premier lieu les personnes âgées, les plus vulnérables aux à ce type de délit.
Il s’agit d’une escroquerie au "billet magique", comme l’évoque auprès du Parisien Julien Herbaut, commissaire de police et patron de la Sûreté territoriale.
Son fonctionnement
Un octogénaire a décidé de partager son expérience après être tombé dans le piège. Au premier abord, le schéma est simple: un escroc remarque qu’une personne âgée est venue retirer de l’argent à un distributeur et lui dit que l’appareil ne fonctionne pas. La victime s’en va, mais l’arnaqueur le rattrape avec un billet et lui dit: "Tenez, c'est votre billet, il est sorti de la machine".
Mais dans les faits, il y a de quoi s’inquiéter. Quand la personne âgée tente de retirer de l'argent, l'arnaqueur bloque la machine en "un tour de passe-passe" et note le code. Se portant prêt à aider, il lui débloque la carte... mais il s'agit en fait d'une fausse, une carte tout à fait semblable.
Pendant 48 heures ensuite, l’arnaqueur s’offre une vie de luxe: "la tournée des grands-ducs : 700 euros dépensés chez Dior, 800 euros au distributeur, Paris en taxi, dîner dans un grand restaurant des Champs-Élysées", s’est souvenu l’octogénaire. "J’ai honte d’être tombé dans le panneau, j’ai été naïf, avoue Daniel. Je voudrais que mon histoire serve à aider les futures victimes."
"Collet marseillais"
Le patron de la Sûreté territoriale rappelle que cette technique succède à celle du "collet marseillais".
Dans cette arnaque-là, le voleur faisait croire à sa victime que la carte était avalée, mais une caméra leur permettait de récupérer le code de carte bleue. Elle vise principalement les personnes âgées.
Chute de 38% à Paris
En comparant les statistiques de l’année 2020 et 2021, M.Herbaut relate que l’année actuelle a été marquée par une baisse des escroqueries de 38%: 1.020 contre 624.
"Les phénomènes de délinquance sont parfois fluctuants. La pandémie a pu ralentir le mouvement de ces groupes très mobiles. Et le travail de la police, ajoutée à la prise de conscience des usagers aux DAB et à de la vigilance, ont fait le reste", explique le responsable de la Sûreté.