Connu pour ses critiques sur la stratégie sanitaire du gouvernement, le député La France insoumise (LFI) François Ruffin a encore une fois taclé le ministre de la Santé Olivier Véran sur la situation des hôpitaux le 14 décembre lors d’une séance à l’Assemblée nationale.
"C’est partout que les hôpitaux craquent", a-t-il commencé, énumérant les urgences et les services fermés pendant la crise du Covid. Selon le député, qui était présent le 13 décembre à Senlis pour protester contre la fermeture des urgences adultes et leur transfert à Creil, en un an les hôpitaux ont subi un milliard d’euros d’économie et 5.700 lits ont été supprimés.
"L’hôpital ne se meurt pas, il est tué. Ce n’est pas le virus qui tue l’hôpital, ce n’est pas une fatalité, ce sont vos choix à vous, au Président Macron", a-t-il conclu, appelant à un changement de politique.
Début décembre, Thierry Amouroux, porte-parole du syndicat infirmier SNPI, lui aussi avait dénoncé la fermeture de lits "en période épidémique pour des raisons économiques".
Contre-attaque de Véran
En répondant à François Ruffin, Olivier Véran a énuméré les mesures qui ont été prises pour améliorer le système hospitalier, taclant la passivité de l’élu.
"Monsieur, vous aviez le choix de voter la plus haute hausse de salaire pour les soignants de toute l’histoire de notre pays. L’avez-vous fait? Non, vous avez voté contre. Vous aviez le choix de voter pour le plus grand plan d’investissements pour 3.000 hôpitaux et Ehpad dans l’histoire de notre pays, 19 milliards d’euros, l’avez-vous fait? Non", a-t-il lancé avec sarcasme.
Le ministre a souligné que l’élu n’avait pas "multiplié les appels à la population pour qu’elle se fasse vacciner". Il a ensuite taclé François Ruffin pour ne pas avoir voté en 2018 la loi supprimant le numerus clausus et pour avoir rejeté la loi permettant "d’augmenter de 30% le nombre d'infirmiers et d’aides-soignants en formation", avant de l’inviter à venir avec lui sur le terrain afin de rencontrer les soignants.
Absence de stratégie sanitaire?
Ce n’est pas la première fois que François Ruffin interpelle l’exécutif sur sa stratégie sanitaire. Intervenant sur BFM TV début avril, il avait qualifié les mesures prises par le gouvernement de "zigzag".
"Excusez-moi, mais "stratégie" et "gouvernement", c'est un oxymore parfait! Depuis un an, ce n’est pas de la stratégie, c’est du zigzag. C’est on avance, on recule, on confine, on déconfine, on redéconfine. On couvrefeuise à 20 heures, on couvrefeuise à 18 heures, on reconfine", a-t-il lancé. Il a également reproché aux autorités de ne pas demander à l’OMS la levée des brevets sur les vaccins et le manque de doses.