En Allemagne, le niveau de remplissage des installations souterraines de stockage de gaz "est tombé en dessous de la barre des 60%", prévient Sebastian Bleschke, directeur général de l’association d’opérateurs Initiative Energien Speichern (INES).
Selon lui, ce niveau actuel d'environ 59% est "historiquement bas" par rapport aux années précédentes.
"Étant donné que l'hiver est encore à venir, les réserves relativement faibles doivent absolument être gérées avec précaution. Si leur utilisation se déroule comme actuellement, le niveau de stockage sera très bas en février", a-t-il indiqué au quotidien allemand Handelsblatt.
Le sujet préoccupe également la Commission européenne qui a présenté mercredi une série de propositions législatives pour décarboner le marché du gaz. Elles comprennent également des mesures visant à prévenir de futures crises d'approvisionnement en gaz.
Selon les propositions de la Commission, les États membres devraient coordonner entre eux le remplissage de leurs installations de stockage de gaz et avoir également la possibilité de créer des réserves de gaz communes sur une base volontaire.
"Plus il y a de gaz entreposé, mieux l'UE peut surmonter les goulots d'étranglement de l'approvisionnement en gaz", a déclaré la commissaire européenne à l'Énergie Kadri Simson lors de la présentation du paquet de normes.
Les réservoirs remplis en moyenne autant qu’à la mi-janvier
Selon les estimations des experts, du 1er octobre au 1erdécembre, les réserves de gaz en Europe ont diminué d’environ huit milliards de mètres cubes ce qui est trois milliards moins qu’au cours de la même période ces huit dernières années.
Les installations de stockage ne sont plus remplies qu'à 66%, un niveau d'épuisement qu'elles n'auraient normalement pas atteint avant la mi-janvier dans un hiver moyen, précise Reuters.
Le 6 décembre, Gazprom a annoncé que près de 25% du gaz fourni cette année avaient déjà été retirés des installations de stockage souterraines.
La situation la plus critique est actuellement observée en Ukraine où les réservoirs ne sont approvisionnés qu’à 36%.