Les États-Unis font une exception pour l’indépendance de l’Inde, "un atout majeur contre la Chine"

Comment New Delhi peut-il jouer à la fois dans les camps russe et américain sans s’attirer les foudres de Washington? Le Désordre mondial vous propose l’éclairage de Claude Blanchemaison, ancien ambassadeur de France en Russie et en Inde.
Sputnik
Ce mois-ci, le Président russe Poutine a rencontré le Premier ministre indien Modi. Une entrevue qui intervient alors que l’Inde se rapproche des États-Unis en intégrant l’alliance indo-pacifique "Quad", aux côtés de l’Australie et du Japon. Quelles stratégies sous-tendent cette visite?
Claude Blanchemaison, auteur de L’Inde contre vents et marées chez (Ed. Temporis) revient sur l’histoire entre les deux pays:
"L’amitié entre la Russie et l’Inde remonte à la période soviétique. Quand l’Inde a pris son indépendance, l’URSS est apparue comme une sorte de protecteur. C’était le premier fournisseur d’armes à l’Inde indépendante. Et puis le Premier ministre indien Jawaharlal Nehru a participé avec le Président de l’Indonésie à la création du mouvement des non-alignés. Cela plaisait bien à Moscou. C’était autant de pays qui n’allaient pas suivre les États-Unis. Vu de Washington, le mouvement des non-alignés penchait un petit peu vers Moscou."
L’ancien ambassadeur de France en Russie et en Inde, Claude Blanchemaison offre une explication à la tolérance des États-Unis face à l’achat d’armes russes par l’Inde. Une étonnante mansuétude dont ne bénéficient pas les autres alliés de l’Oncle Sam:
"On avait cru comprendre que les États-Unis étaient prêts à faire une exception dans le cas de l’Inde parce que c’est un atout majeur dans la grande rivalité contre la Chine."
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