Après plusieurs années d’absence de la scène politique, Christiane Taubira compte-t-elle y revenir? Depuis quelques semaines, le nom de l’ancienne ministre de la Justice fait l’objet de rumeurs quant à sa probable implication dans la campagne présidentielle.
Si, au mois de septembre, l’ancienne garde des Sceaux avait nettement déclaré qu’elle "ne participerait pas à l’éparpillement", un soutien a glissé le 9 décembre auprès du Parisien que "la situation a changé" et qu’"elle veut peser de tout son poids".
"Elle n’a dit ni oui ni non et nous a expliqué qu’elle réfléchissait. C’est une affaire de jours ou de semaines avant sa décision", a précisé dans les colonnes du quotidien Samuel Grzybowski, porte-parole de la primaire populaire. Il a rencontré Mme Taubira à deux reprises depuis le mois de septembre.
Des déclarations qui ne sont pas totalement confirmées auprès de L’Obs par un autre soutien de Taubira, ancien député, qui, concernant les rumeurs sur les ambitions politiques de cette dernière, avance que "la décision n’est pas prise et il n’y a pas de plan média". Et d’ajouter: "Ce serait une divine surprise".
"Elle réfléchit à la situation politique […], discute très ouvertement des hypothèses", a lancé à BFM TV un proche de l’ex-ministre.
Qu’en disent les sondages?
Or, une récente enquête d’Ipsos réalisée pour France 2 a montré à quel point les sympathisants de gauche souhaitent que la plupart des candidats participent à une primaire de la gauche. Outre les candidatures déjà déclarées d’Anne Hidalgo, de Jean-Luc Mélenchon ou encore de Yannick Jadot, l’ancienne garde des Sceaux est également présente. Ainsi, 37% des Français et 57% des sympathisants de gauche veulent la voir participer à une telle primaire, contre 50% et 63% respectivement pour la maire de Paris ou 46% et 67% pour le président de la France insoumise.
Par ailleurs, dans une étude Odoxa pour L’Obs parue le 9 décembre, Mme Taubira est considérée comme "la plus compétente", "convaincante", ainsi que "proche des préoccupations des Français". Elle dépasse en outre Anne Hidalgo et Yannick Jadot, toujours selon la même étude.
Alors que la droite a choisi Valérie Pécresse comme candidate à la présentielle suite à une primaire, la gauche hésite devant la possibilité de se réunir en vue de la présidentielle. Ainsi, l’offre d’Anne Hidalgo d’organiser une primaire de la gauche n’a pas convaincu les autres candidats. L’écologiste Yannick Jadot a "appelé les socialistes, conscients de leur faiblesse, conscients de leur histoire […] à rejoindre l'écologie".
"On devrait tout jeter à la poubelle parce que Mme Hidalgo s'aperçoit qu'elle n'arrive pas à décoller comme elle l'aurait espéré, et que M.Montebourg, à qui personne n'avait rien demandé, et qui un jour me dit 'maintenant le 'moi-je' ça suffit', 'bah tu commences par toi et après on verra", a estimé auprès de BFM TV Jean-Luc Mélenchon.