Sandrine Rousseau s’emporte contre les "serre-tête" des catholiques en défendant le port du voile

Sandrine Rousseau a taclé les femmes catholiques qui auraient de nombreux enfants et ne sont pas émancipées, selon elle. Parallèlement, l’écologiste a dénoncé l’interdiction du port du voile dans le cadre scolaire. Des militants lui ont ensuite reproché une complaisance vis-à-vis de l’islam politique.
Sputnik
Invitée sur la chaîne belge LN24 le 13 décembre, l'ancienne candidate à la primaire écologiste et désormais chargée de la campagne de Yannick Jadot (EELV) a abordé la question controversée du port du voile.
Pour Sandrine Rousseau, les musulmanes en France sont stigmatisées alors que les pratiques vestimentaires des autres confessions sont laissées de côté.
"On est en train de mettre hors de la République toute une partie de la population", s’est-elle indignée concernant l’interdiction de porter le voile pour les femmes accompagnant les sorties scolaires.

"J’étais dans un quartier à un moment donné où il y avait plein de familles qui étaient des chrétiens pratiquants, les femmes avaient huit enfants, elles avaient des jupes et des serre-tête en velours sur la tête. Franchement, rien n’était enviable non plus en termes d’émancipation, quand on a huit ou neuf enfants et qu’on est là uniquement pour s’occuper d’eux, ce n’est pas de l’émancipation non plus", a-t-elle déclaré.

Elle a ensuite dénoncé la nature patriarcale de toutes les religions monothéistes qui contrôlent le corps de la femme.
Cette prise de position n’est pas passée inaperçue. L’écologiste, qui défend les principes de l’écofémisime et de la déconstruction, s’est vu reprocher une complaisance envers l’islam politique.
Par cette argumentation, Sandrine Rousseau veut comparer l’islam politique "à un conservatisme religieux qui existe certes ailleurs, mais qui n'a absolument pas la force de pénétration qu'a, aujourd'hui, l'islam politique", a lâché Nadia Geerts, militante laïque présente sur le plateau de LN24.
"Le voile ne lui pose aucun problème", s’est étonnée la journaliste Eugénie Bastié.

"Plein de motivations pour porter un voile"

La position ambiguë de Sandrine Rousseau concernant le port du voile entraîne souvent la polémique. Ainsi en novembre, intervenant sur LCP, elle avait jugé qu’il existe "plein de motivations pour porter un voile" tandis que son interlocutrice, l'enseignante et militante laïque Fatiha Boudjahlat s'était indignée de la campagne lancée par le Conseil de l'Europe sur le hijab, symbole "rétrograde et sexiste". L’écologiste s’est dite désespérée que la manière dont les femmes s’habillent soit encore un sujet de discussion.
Parallèlement, Sandrine Rousseau admet que le port du voile islamique soit oppressant lorsqu’il est contraint. Début septembre, commentant sur Europe 1 la situation des femmes en Afghanistan et de celles qui portent le voile en France, elle a considéré le voile ainsi que la burqa comme des vêtements sexistes. Elle a pourtant souligné qu'une émancipation ne pourrait pas être obtenue par l’interdiction d’un vêtement et qu’il ne fallait pas forcer les femmes à s’émanciper mais, au contraire, leur laisser faire leur choix.
Discuter