"Le principal sujet géopolitique de 2021, c’était la fin de l’occupation américaine en Afghanistan et surtout la façon dont elle s’est terminée. C’était le sujet de discussion en Chine, en Russie, en Iran, au Pakistan et en Inde… C’était perçu unanimement comme une débâcle sans précédent. C’était beaucoup plus sérieux que la fin de la guerre du Vietnam avec les fameux derniers hélicoptères décollant de l’ambassade américaine en 1975."
C’est en ces termes que Pepe Escobar, essayiste et journaliste, décrit l’événement ayant marqué, selon lui, le plus l’année qui s’écoule.
Chroniqueur pour l’Asia Times, il n’a pas pu passer à côté d’un autre sujet géopolitique de taille : "la seconde guerre froide" entre la Chine et les États-Unis. Car "pour tous les pays de l’Asie du Sud-Est, le premier partenaire commercial, c’est la Chine", rappelle Escobar.
L’interdépendance mondiale accentuée par le Covid-19
Il y a près d’un an, nombreux étaient ceux qui se félicitaient de tourner la page de 2020, l’année de l’explosion du Covid. Malheureusement, le cauchemar sanitaire s’est poursuivi en 2021. Dans le monde entier, les autorités ont imposé toujours plus de restrictions. Le suivi de la population par QR code s’est répandu. Le télétravail est devenu souvent la règle. La censure pratiquée par les plates-formes en ligne fausse le débat démocratique alors que les mesures sanitaires favorisent la division au sein des pays et la polarisation des opinions publiques entre jusqu’au-boutistes du risque zéro et défenseurs des libertés fondamentales.
La pandémie a notamment révélé l’interdépendance mondiale, d’après notre intervenant:
"Les investissements étrangers étaient stoppés parce que les chaînes d’approvisionnement globales étaient rompues. Surtout entre la côte ouest des États-Unis et la Chine. C’était une année de semi-paralysie," conclut Pepe Escobar.