Sur fond de relations très compliquées entre Washington et Pékin, les États-Unis sont résolus à éviter une escalade, a assuré le secrétaire d'État Antony Blinken dans un discours sur l'engagement de son pays en matière de sécurité dans la région indo-pacifique prononcé à Jakarta, en Indonésie, le 13 décembre.
"Le Président Biden a déclaré au Président Xi que nous partageons une responsabilité profonde quant à assurer que la concurrence entre nos pays ne dégénère pas en conflit. La diplomatie continuera d'être notre outil de premier recours pour assumer cette responsabilité, en veillant à ce que le potentiel de conflit dans la région soit minimisé, géré et finalement empêché", a indiqué M.Blinken.
Par ailleurs, Washington forge "des liens plus solides à l'intérieur et au-delà de la région" et veut approfondir ses alliances conventionnelles avec l'Australie, le Japon, la République de Corée, les Philippines et la Thaïlande, a-t-il également fait savoir.
Des relations tendues
Washington accuse Pékin de mener des activités militaires intenses autour de Taïwan, île sur laquelle la Chine revendique sa souveraineté. Joe Biden a réitéré fin octobre sa résolution à la défendre en cas d’agression chinoise, même si la Maison-Blanche a plus tard précisé qu'aucun changement n'avait été apporté à sa politique à cet égard. "Nous continuerons à soutenir l'autodéfense de Taïwan et nous continuerons à nous opposer à tout changement unilatéral du statu quo", a expliqué son porte-parole.
De son côté, la Chine a douloureusement réagi aux propos d'Antony Blinken qui avait invité la communauté internationale à "soutenir la participation significative de Taïwan au système de l’Onu", et y avait vu un "outrage flagrant" au principe d’"une seule Chine". Pékin campe sur ses positions en déclarant, par le biais de son ambassade à Washington: "Il n’y a qu’une seule Chine dans le monde. Le gouvernement de la République populaire de Chine est le seul gouvernement légitime représentant l’intégrité de la Chine. Taïwan est une partie inaliénable du territoire chinois".
Pas d'"Otan asiatique"?
Or, faire face à la Chine est une priorité de Washington, qui s'est traduite en septembre par la signature d'un pacte militaire trilatéral renforcé avec l'Australie et le Royaume-Uni (AUKUS), également mentionné par M.Blinken dans son discours à Jakarta. Cependant, début décembre, le chef du Pentagone Lloyd Austin a déclaré que les États-Unis n'envisageaient pas de créer une coalition antichinoise sous forme de version asiatique de l'Otan.
Les relations entre la Chine et les États-Unis se sont détériorées sous la présidence de Donald Trump, lorsque Washington a lancé une guerre commerciale et s'est mis à faire pression sur les sociétés technologiques chinoises dont Huawei et ZTE. Ont suivi une série de sanctions sous différents prétextes. Avec l'arrivée de l'administration Biden, rien ne laisse entrevoir pour l'instant une amélioration.