Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a désigné la condition à laquelle la Russie ne renoncerait pas à son moratoire unilatéral sur le déploiement de missiles de portée intermédiaire.
"Le moratoire a été annoncé par le Président. Nous attendons une réponse des pays de l’Otan, les États-Unis à leur tête. Notre moratoire restera en vigueur tant que des systèmes appropriés de fabrication américaine ne feront pas leur apparition dans telle ou telle zone", a-t-il indiqué à Sputnik.
Le vice-ministre a ajouté qu’il ne trouvait pas de raison de se douter de la fermeté de la position telle qu’elle avait été présentée par le Président russe.
Rupture du Traité FNI
La Russie avait suspendu sa participation au Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) en réponse à sa rupture unilatérale par les États-Unis le 2 août 2019.
Washington avait prétexté sa sortie du traité par le développement en Russie du missile sol-air 9M729 (code Otan SSC-8) d’une portée de plus de 500 kilomètres.
Moscou avait des reproches similaires à l’égard des États-Unis.
L’offre de moratoire de Poutine
En septembre 2019, le Président russe avait envoyé un message à tous les pays de l’Otan, ainsi qu’à certains autres, la Chine comprise, dans lequel il avait annoncé l’engagement de ne pas déployer de missiles en Europe. Le message n’avait pas provoqué l’intérêt des Américains et de leurs alliés.
Vladimir Poutine avait réitéré son offre de moratoire en octobre 2020. Il s’était déclaré prêt à renoncer au déploiement en Russie européenne de missiles 9M729 sous réserve de mesures réciproques de la part de l’Otan.
La Russie peut continuer de respecter son moratoire malgré le retrait des États-Unis du Traité FNI, mais uniquement à condition que l’Otan fasse aussi des concessions, avait-il déclaré.
"La Russie s’en tient avec cohérence à sa position selon laquelle le missile 9M729 est pleinement conforme aux modalités du traité FNI précédemment en vigueur. Toutefois elle se dit disposée à poursuivre sa politique de non-déploiement de missiles 9M729 dans la partie européenne du pays, mais uniquement à condition que les pays de l’Otan prennent des mesures réciproques excluant le déploiement en Europe d'armes auparavant interdites par le traité FNI", avait détaillé le communiqué du service de presse du Kremlin.
L’Otan répond par la négative
La proposition a été jugée inacceptable par le sommet de l’Otan de juin dernier.
"La proposition de la Russie en faveur d’un moratoire sur le déploiement en Europe de missiles à portée intermédiaire est en contradiction avec l’actuel déploiement unilatéral sur ce continent de systèmes de ce type par la Russie, et n’empêcherait pas celle-ci de concentrer de tels missiles en dehors de la partie européenne de son territoire ; cette proposition n’est par conséquent ni crédible ni acceptable".