"Tous les indicateurs sont au rouge en termes de circulation virale", avec 630 cas pour 100.000 habitants dans l'île, un taux d'incidence en augmentation de 41% par rapport à la semaine dernière, a alerté Marie-Hélène Lecenne, directrice de l'ARS.
Ces indicateurs devraient avoir "un effet sur l'hôpital à 12 jours", soit "en pleines vacances de Noël", a-t-elle prévenu. Une "évolution défavorable" est par ailleurs constatée pour les plus de 65 ans.
Or, les hôpitaux corses sont déjà en tension: au centre hospitalier d'Ajaccio, sept lits de réanimation sur huit sont occupés et quatre sur quatre à Bastia. Il reste quatre lits disponibles de réanimation non-Covid à Ajaccio et quatre à Bastia, a-t-elle précisé.
En outre, le nombre d'hospitalisations conventionnelles "explose" avec 27 lits occupés sur 27 à Ajaccio, et 23 sur 30 à Bastia.
Face à cet engorgement, l'ARS a pris des mesures "de déprogrammation générale de toute l'activité chirurgicale", à l'exception des urgences et de la cancérologie, "du 15 décembre au 6 janvier".
"Je n'ai pas d'autre choix que de préparer le système de santé à faire face à une augmentation significative du nombre de patients pendant les vacances", a fait valoir Mme Lecenne, invitant les soignants volontaires pour des renforts à les rejoindre.
Mme Lecenne a précisé que si le variant Omicron n'avait pas encore été détecté dans l'île, "plusieurs tests présentent cette semaine des anomalies et donc Omicron va arriver", a-t-elle prévenu.
Interrogée sur l'existence de faux pass sanitaire, Mme Lecenne a indiqué avoir eu recours dans plusieurs centres de vaccination à l'article 40 du code de procédure pénale, qui permet à toute autorité de signaler à la justice un crime ou un délit.
Ces signalements visaient à "dénoncer des situations qui nous ont paru suspectes concernant quelques cas rares de professionnels de santé", a-t-elle raconté, précisant qu'il s'agissait de "suspicion de délivrance d'un certificat de vaccination sans administration du vaccin".
Au total, 263 personnes sont mortes depuis le début de l'épidémie à travers cette île de 340.000 habitants, selon l'ARS.