Interrogé au sujet des sanctions occidentales dont son pays fait l’objet, le Président biélorusse Alexandre Loukachenko a de nouveau évoqué la possibilité d’empêcher les livraisons de gaz russe vers l’UE. Une menace à laquelle il avait déjà eu recours il y a un mois, en pleine crise migratoire à la frontière avec la Pologne. Le Kremlin avait pour sa part assuré que les livraisons de gaz russe à l'Europe ne seraient pas suspendues.
"Si nous nous retrouvons dans une situation d’urgence à cause des sanctions qu’ils nous imposent ou nous imposeront dans le futur et si nous n’avons pas d’autres moyens pour répondre à leurs sanctions, nous utiliserons cette mesure sévère", a-t-il de nouveau lancé, s’exprimant sur la chaîne turque TRT.
En réaction, le Kremlin a dit espérer que "rien n’empêchera la Russie de remplir les engagements relatifs aux contrats".
Loukachenko sous pression
Une section de 570 kilomètres du gazoduc Yamal-Europe passe par le territoire biélorusse. À la mi-novembre, Vladimir Poutine a admis que son homologue biélorusse puisse "théoriquement" empêcher le transit du gaz, en violant ainsi le contrat. Cependant, le Président russe a exprimé l’espoir que la situation ne s’aggrave pas à un tel point.
Par la suite, le Kremlin a noté que le Président biélorusse faisait l’objet d’une pression de sanctions "sans précédent et agressive" qui a toutes les chances de provoquer une riposte sévère de la part de la Biélorussie.
Sanctions contre Minsk
Accusant Minsk d'orchestrer une crise migratoire à la frontière polonaise, Washington, en coordination avec des partenaires dont l'Union européenne, a imposé le 2 décembre des restrictions sur les transactions liées à de nouvelles émissions de dette souveraine biélorusse et a étendu les sanctions existantes contre le pays, ciblant des dizaines de personnes et d'entités. L'UE a imposé, entre autres, des sanctions contre la compagnie aérienne publique biélorusse Belavia, en l’accusant de transporter des migrants afin de déstabiliser ses pays membres.
Dénonçant des mesures destinées à "étouffer économiquement" la Biélorussie, le gouvernement de cette dernière a interdit en riposte d’importer une série de produits alimentaires dont des fruits, légumes, de la viande et des produits laitiers venus de l'UE, du Canada, des États-Unis, du Royaume-Uni et d'autres pays européens. L'embargo débutera le 1er janvier et sera en place pour six mois.