Covid-19

Les faibles résultats du vaccin de Pfizer contre Omicron pointés du doigt en Afrique du Sud

Alors que Pfizer avait annoncé le 8 décembre que trois doses de son vaccin offraient une protection "significative" contre le nouveau variant du coronavirus Omicron, une étude menée par des scientifiques d’Afrique du Sud a montré que l’efficacité de deux doses de ce même vaccin reste faible contre le nouveau variant.
Sputnik
Deux doses du vaccin de Pfizer contre le variant Omicron du nouveau coronavirus sont efficaces à 22,5%, selon une étude menée par des scientifiques sud-africains. Des chercheurs de l’Institut de recherche en Afrique du Sud et d'autres institutions du pays ont participé à l'étude. Ils ont étudié des échantillons de plasma sanguin provenant de 12 personnes.
"L'émergence du variant Omicron du SARS-CoV-2, identifié pour la première fois en Afrique du Sud, pourrait compromettre la capacité du vaccin et de l'immunité induite par une infection antérieure à protéger contre une nouvelle infection", indique une étude, publiée sur MedRxiv, le portail de prépublications pour les articles scientifiques en médecine.
Les chercheurs ont expliqué que l’objectif de leur étude était de comprendre si Omicron échappe à la neutralisation des anticorps provoquée par le vaccin Pfizer chez les personnes seulement vaccinées ou vaccinées après avoir été infectées.
"Bien que l'efficacité du vaccin contre Omicron reste à déterminer, ces données soutiennent l'idée qu'une capacité de neutralisation élevée obtenue par une combinaison d'infection et de vaccination, et éventuellement par un rappel de vaccin, pourrait maintenir une efficacité raisonnable contre Omicron", ont conclu les scientifiques.
"Selon nos estimations, le taux de neutralisation d'Omicron était compatible avec un taux d'efficacité du vaccin de 22,5% contre l'infection avec des symptômes, ce qui fait que la capacité du vaccin à protéger contre l'infection est remise en question", estiment les chercheurs.
Toutefois, selon les chercheurs, le vaccin peut protéger contre une forme grave de la maladie.
Pfizer avait précédemment indiqué que trois doses du vaccin contre le coronavirus neutraliseraient le variant Omicron, et que deux doses du vaccin pourraient ne pas suffire à protéger contre cette mutation.

La rapide propagation et la quatrième dose

Après que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé que le variant Omicron semblait avoir un taux de réinfection plus élevé, les laboratoires Pfizer et BioNTech ont assuré que leur vaccin contre le Covid-19 était "toujours efficace" après trois doses face à ce variant. Malgré cela, une quatrième dose pourrait aussi être nécessaire, d’après le patron de Pfizer qui l’a avancé sur CNBC.
Le patron de Pfizer avance qu’une quatrième dose sera nécessaire
En outre, il a expliqué prévoir qu'une quatrième dose de vaccin soit nécessaire 12 mois après la troisième injection, mais que ce délai pourrait être réduit.
L’OMS pour sa part a soutenu l’idée d’une quatrième dose. Notamment, selon Sylvie Briand, directrice de l’Organisation pour les risques épidémiques et pandémiques, il faut "savoir à partir de quand on a suffisamment d'anticorps pour être protégés", a-t-elle indiqué au micro de LCI, le 8 décembre, ajoutant qu'à l'heure actuelle elle "ne sait pas". La quatrième dose devra être réservée à ceux qui en ont le plus besoin, "c'est-à-dire les plus fragiles, et ceux qui ont du mal à fabriquer des anticorps devront, de toute façon, se refaire vacciner", estime-t-elle.
Le peu de données disponibles ainsi que le profil génétique d'Omicron laissent soupçonner "une baisse de l'efficacité" pour ce qui concerne la protection contre "l'infection et la transmission", a expliqué l’OMS dans une mise au point technique.
"On ne sait pas encore clairement si Omicron est plus transmissible que d’autres variants, notamment Delta. Le nombre de personnes dont le test revient positif a augmenté dans les régions d’Afrique du Sud touchées par ce variant, mais des études épidémiologiques sont en cours pour comprendre si cela est dû à Omicron ou à d’autres facteurs", indique le document sur le site de l’OMS.
Repéré en novembre au Botswana et en Afrique du Sud, le variant Omicron est présent à ce stade dans plus de 50 pays de tous les continents.
L’Organisation mondiale de la santé n’exclut pas que le taux d’infection par l’Omicron en Europe puisse dépasser 50% vers le 1er janvier 2022.
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