«C’est une tactique classique chez les spécialistes de l’agit-prop: diffamer, insulter l’adversaire pour éviter tous les débats. Et je pense que nous sommes en présence de ce phénomène dans le cas de Zemmour», s’exaspère Arnaud Imatz devant nos caméras.
Pour l’historien et politologue, l’expression «polémiste d’extrême droite», reprise en boucle par les médias, ne vaut rien sur le plan des idées politiques. De même que ses références à certains intellectuels de l’extrême droite, parmi lesquels Charles Maurras. Un amalgame très insuffisant pour rattacher Éric Zemmour à cette famille politique, selon Arnaud Imatz, historien des idées et spécialiste du clivage droite-gauche.
Dans Le Point, le politologue spécialiste de l’extrême droite Jean-Yves Camus rappelait néanmoins que «ce que Zemmour attaque, ce sont les valeurs des Lumières». «Il ne fait pas une critique en bloc des Lumières», et «n’est pas antiparlementariste», rétorque Arnaud Imatz à notre micro.
La défense du modèle d’assimilation, cheval de bataille d’Éric Zemmour, le placerait également «à des années-lumières du racialisme». Il y a une forme de volontarisme qui l’inscrit bien plus «dans la lignée de Renan et de la majorité des radicaux-socialistes, des républicains de la IIIe République», conclut Arnaud Imatz, légèrement agacé que le débat d’idées se porte si mal en France.