Julian Assange a fait un AVC en prison à cause du stress lié à son procès, affirme sa fiancée

Au lendemain de la décision de la justice britannique d’annuler en appel son refus d’extrader Julian Assange vers les États-Unis, sa fiancée Stella Moris a révélé qu’il avait fait un AVC en prison. D’après le lanceur d’alerte, cet accident a été déclenché par le stress lié à son procès.
Sputnik
Julian Assange a eu une attaque cérébrale à la prison londonienne de Belmarsh, où il est incarcéré depuis 2019, a révélé sa fiancée, l’avocate Stella Morris. Cela s’est produit le 27 octobre, lorsqu’il était auditionné en vidéo devant la Haute Cour de Londres, laquelle a depuis ouvert son extradition vers les États-Unis. Le ministère de la Justice a refusé de commenter.

"Julian se bat et je crains que ce mini-AVC ne soit le précurseur d’une attaque plus grave", craint-elle auprès du quotidien britannique Daily Mail. "Plus cette longue bataille juridique se prolonge, plus notre crainte grandit quant à sa capacité à survivre", ajoute-t-elle.

D’après elle, M.Assange est apparu à l’audience avec sa paupière droite tombante, des problèmes de mémoire et d’autres signes de dommages neurologiques. Il a ensuite été examiné par un médecin, lequel a constaté que sa pupille tardait à réagir à une lumière projetée dans son œil, un signe de potentiels dommages nerveux.

Causes

"Il a dû rester assis pendant tout ce temps alors qu'il aurait dû être excusé. Il était dans un état vraiment terrible. Ses yeux n'étaient pas synchronisés, sa paupière droite ne se fermait pas, sa mémoire était floue", témoigne sa compagne. Le lanceur d’alerte lui a confié avoir subi cette attaque cérébrale en raison du stress de l’action judiciaire en cours, du déclin général de sa santé ainsi que de la perspective de passer son troisième Noël derrière les barreaux.
Mme Morris a également évoqué ses conditions de détention, dont elle estime qu’elles ont joué un rôle dans cet AVC. "Regardez les animaux enfermés dans des cages dans un zoo. Leur vie est écourtée. C'est ce qui arrive à Julian", dénonce-t-elle. Il est "privé d’air frais et de soleil, d’une alimentation adéquate et des stimuli dont il a besoin".

Extradition

Vendredi 10 décembre, la justice britannique a annulé son jugement de janvier dernier qui empêchait l’extradition du fondateur de WikiLeaks vers les États-Unis. Les avocats de la partie américaine sont ainsi parvenus à convaincre la cour que ses conditions de détention là-bas n’entraîneraient pas de risque sérieux de suicide.
Pour rappel, le lanceur d’alerte avait publié via son site des centaines de milliers de documents compromettants sur les guerres d’Afghanistan et d’Irak. Il est depuis poursuivi notamment pour espionnage et risque jusqu’à 175 ans de prison sur le sol américain. Ses soutiens dénoncent une attaque contre la liberté d’informer, estimant que M. Assange a effectué un simple travail de journaliste.

Asile en France?

La décision britannique a été fustigée par plusieurs candidats à la présidentielle française: Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Yannick Jadot, Marine Le Pen ou encore Florian Philippot. Mi-novembre, près de 40 députés ont réclamé l’octroi de l’asile politique à Julian Assange, une mesure qui lui permettrait d’échapper aux poursuites américaines. Un appel ignoré par les autorités jusqu’à maintenant.
"Le cas Navalny a mobilisé une grande partie de nos dirigeants. Et là, on ne les entend plus. C’est particulièrement dérangeant. Il y a deux poids, deux mesures et dès qu’il s’agit des États-Unis, tout le monde est à plat ventre", a dénoncé vendredi auprès de Sputnik la lanceuse d’alerte Stéphanie Gibaud.
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