"Ce n’est plus "en responsabilité" mais en "culpabilité" que ce gouvernement poursuit sa stratégie qui nous conduit dans le mur", dénonce le sénateur Républicain Alain Houpert le 10 décembre. Il commentait le rejet par la Haute autorité de Santé (HAS), le même jour, du traitement antiviral contre le Covid-19 Molnupiravir (Lagevrior pour le nom commercial), dont le gouvernement avait précommandé 50.000 doses en octobre.
D’après l’élu de la Côte-d’Or, Olivier Véran aurait ainsi dépensé inutilement 35 millions d’euros. Il base son calcul sur un prix de 700 euros par unité. Or, le prix d’achat par la France n’avait pas été révélé par le ministre. Certes, les États-Unis avaient ordonné une commande d’1,7 million de traitements cette année, négociée à 700 dollars, et non euros, par unité. Convertie en euros au cours actuel, la commande française s’élèverait à un peu moins de 31 millions d’euros, considérant que le prix est identique à celui des Américains.
Or, comme le précise le communiqué du ministère de la Santé du 10 décembre, la " nature du contrat prévoit un déclenchement des commandes uniquement en cas d’autorisation précoce de déploiement". La HAS ayant refusé cet accès précoce, la commande est de fait annulée. "D’autres traitements sont en cours de développement et pourront être évalués au cours des prochaines semaines", assure le ministère.
Traitements anti-Covid
La HAS a justifié sa décision en indiquant que "les résultats d’efficacité avancés par le laboratoire sont moins bons que ceux des traitements disponibles". Ce traitement ne réduirait en effet que de 30% les risques de forme grave du Covid, loin des résultats affichés par d’autres médicaments. En octobre, les premiers résultats penchaient plutôt vers un chiffre de 50%, assez pour enthousiasmer M. Véran. "En cette fin d'année, la donne va changer", assurait-il encore le 25 novembre.
Dans un même temps, la HAS a donné son feu vert au traitement proposé par AstraZeneca, consistant à administrer un mix d’anticorps monoclonaux en traitement préventif, et donc destiné aux patients les plus fragiles avant une potentielle exposition au Covid-19. Celui-ci réduirait les risques d’infection de 80%, et ce pendant une période de six mois. Il n’est toutefois pas "destiné à être utilisé comme substitut de la vaccination". Il a également été approuvé aux États-Unis.
Cette semaine, l’Institut Pasteur de Lille a annoncé l’abandon de l’essai clinique du Clofoctol, faute de patients et de budget pour l’essai clinique. Il s’agissait d’un suppositoire à administrer deux fois par jour pendant cinq jours. Il est déjà commercialisé en France et d’autres pays, mais pas pour traiter le Covid-19.