Présidentielle française 2022

Montebourg téléphone aux candidats de gauche pour proposer une union, personne ne répond

Arnaud Montebourg a tenté le tout pour le tout vendredi en appelant quatre autres candidats de gauche à la présidentielle dans l’espoir d’une union de la dernière chance. Lors de ses appels diffusés sur Twitter, il n’est tombé que sur des répondeurs, suscitant les moqueries de certains.
Sputnik
Changement de cap pour Arnaud Montebourg. Un peu plus de trois mois après s’être lancé seul dans la course à l’Élysée, le candidat de la "Remontada de la France" est "prêt à offrir [s]a candidature à un projet commun et à un candidat commun", comme il l’a fait savoir le 8 décembre. Ce vendredi, sur RMC, il a promis d’appeler les autres candidats à gauche pour tenter de bâtir une union de la dernière chance, à quatre mois du scrutin. Pour preuve, il a diffusé ses tentatives d’appel sur Twitter.
Tentatives, en effet, car ses "Bonjour, c’est Arnaud Montebourg" sont tous tombés sur les boîtes vocales de ses destinataires: Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, Anne Hidalgo et Fabien Roussel. Plus tard dans la journée, il assure que le candidat de La France insoumise l’a rappelé pour "un entretien cordial de haute qualité" qui s’est, sans surprise, terminé par un refus. Il a aussi obtenu un retour d’Anne Hidalgo, laquelle accepte une primaire ou maintiendra sa candidature seule.
"Quand il y a le feu sur la ville, il faut sonner le tocsin, l'extrême droite est aux portes du pouvoir", a-t-il alerté vendredi auprès de l’AFP.
Jamais crédité à plus de 5% dans les sondages de cette présidentielle, l’ancien ministre de l’Économie estime que les autres candidats à gauche ne peuvent pas non plus se qualifier seul au second tour. "L'aptitude à gouverner, ça consiste à se mettre en commun et à faire des compromis", plaide-t-il.

Moqueries

La tentative de M.Montebourg a toutefois été tournée en ridicule sur les réseaux sociaux. L’ancienne porte-parole de La France insoumise Raquel Garrido y a vu un "sketch politique", le comparant avec d’autres humoristes. "La concurrence est rude!", ironise-t-elle. "La raccrochada", moque la journaliste Emmanuelle Ducros.
"T’es relou Arnaud Montebourg! Y’aura pas d’alliance. C’est moi qui vais gagner!", raille le chroniqueur de France Inter Guillaume Meurice, affichant une fausse capture d’écran avec de nombreux appels manqués du candidat.

L’annonce d’Hidalgo

Également basse au niveau des sondages, Anne Hidalgo a lancé un appel surprise le 8 décembre sur TF1 pour une primaire de toute la gauche. Elle a toutefois essuyé les refus des autres candidats dès le lendemain, chacun ayant des projets trop différents pour être mis en commun.
"Cette réponse trop rapide pour être sérieuse va sans doute bouger, sous l'effet de la demande des citoyens de gauche", espérait toujours la maire de Paris jeudi soir sur LCI.
Mme Hidalgo se dit désormais candidate pour la Primaire populaire, une initiative citoyenne lancée il y a plus d’un an pour une candidature unique à gauche. "Il y en aura des candidats, ne vous inquiétez pas", assure-t-elle. Pour les 260.000 adhérents du mouvement, le défi est surtout de convaincre les deux candidats placés les plus hauts dans les sondages, M.Jadot et M.Mélenchon.
En outre, les organisateurs évoquent l’éventuelle participation de l’ancienne garde des Sceaux Christiane Taubira, tandis que M. Montebourg n’a pas encore indiqué s’il y participerait ou non. Ségolène Royal, qui prône un retrait de la candidate socialiste pour "un des deux candidats qui est devant elle", a également rappelé qu’elle était "disponible si on venait [la] chercher".
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