"Ce débat a montré qu’il y avait deux visions vraiment très différentes du pays", se satisfait Bruno Le Maire le 10 décembre dans Le Parisien, au lendemain de son débat très suivi sur France 2 face à Éric Zemmour. Il affirme avoir fait "tomber les masques" en représentant "l’autorité calme" face à un candidat plus nerveux.
Comme le révèle le quotidien, le ministre a ensuite reçu un appel d’Emmanuel Macron, lequel l’a félicité. D’après L’Express, c’est le chef de l’État lui-même qui avait désigné son lieutenant pour aller se battre dans l’arène face à l’ancien polémiste.
Rien n’indique pour l’instant si une confrontation directe entre M.Macron et M.Zemmour interviendra avant un potentiel second tour de l’élection. Questionné le 9 décembre sur sa candidature à sa propre succession, le Président a préféré botter en touche: "Je pense que dans les temps qui sont les nôtres il est nécessaire que les institutions continuent de fonctionner. Le rôle de nos institutions est de tenir le pays là où il doit être […] Mon rôle en ce moment est de continuer à agir pour notre peuple, pour préserver, protéger et accompagner notre unité".
Débat agité
Sur le plan économique, Bruno Le Maire et Éric Zemmour ont eu l’occasion d’aborder des chiffres précis de certaines mesures et leurs aspects techniques, le tout durant des échanges plutôt courtois. "Bruno Le Maire a été utile pour ça", s’est réjouit le candidat auprès du Parisien.
C’est lorsqu’ont été évoquées les questions de l’immigration et de l’islam que le débat s’est enflammé. Le ministre n’a pas manqué de renvoyer son interlocuteur à ses anciennes déclarations sur le régime de Vichy, l’accusant de le "réhabiliter". Il reproche également à l’essayiste de l’avoir insulté lorsqu’il lui a lancé: "Faites l’âne pour avoir du son, comme disait mon père, ça vous va très bien".
Pour la suite de sa campagne, Éric Zemmour est en déplacement en Arménie, où il a été rejoint par Philippe de Villiers, lequel avait fait faux bond pour son premier meeting à Villepinte. Si aucun prochain rendez-vous n’a encore été annoncé, il pourrait débattre face à Marine Le Pen en février, après qu’une précédente tentative de rencontre orchestrée par le maire de Béziers Robert Ménard en septembre a échoué. Le format devrait être "un peu différent" de celui d’un simple débat, a indiqué l’équipe du candidat à l’AFP.