L’annonce de la candidature d’Éric Zemmour du 30 novembre, si elle ne semble pas avoir engendré de dynamique dans les sondages, a au moins permis de renflouer les caisses. Dans la foulée, le candidat a reçu plus de deux millions d’euros de dons, rapporte Europe 1 le 10 décembre. Il comptait rassembler cette somme d’ici le premier tour, le 10 avril, et a donc atteint son objectif avec quatre mois d’avance.
"Quel soutien! Quelle ferveur! Merci à vous tous de votre générosité", s’est enthousiasmé M.Zemmour via son compte Twitter mercredi 8 décembre. Son message était accompagné d’une photo illustrant l’arrivée massive de promesses de don pour sa campagne.
"Dans le petit bureau du directeur financier, au fond d'un couloir du QG de campagne, ce sont des cartons entiers de courriers avec des chèques qui arrivent tous les jours", décrit le média. Toujours selon ses informations, le montant moyen des dons est de 60 euros, sachant que la limite est fixée par la loi à 4.600 euros par donateur.
Une nouvelle qui arrive un peu plus de deux semaines après que le millionnaire Charles Gave lui a retiré son soutien, lui qui avait déjà prêté 300.000 euros à l’association Les Amis d’Éric Zemmour. Pour cause, les dons perçus par ce parti chargé de monter une équipe autour du candidat depuis des mois ne pouvaient financer directement sa campagne.
Adhésion au parti
C’est lors de son premier véritable meeting de campagne, le 5 décembre à Villepinte (Seine-Saint-Denis), que le candidat a annoncé la création de son parti Reconquête. Celui-ci revendiquait 40.000 adhérents jeudi 9 décembre. L’adhésion est fixée à 30 euros, bien que des montants supérieurs ainsi que des cases "Français en difficulté" et "jeune" à 10 euros soient proposés, ce qui laisse penser qu’au moins un million d’euros ont déjà pu être ainsi collectés.
Autres sources de revenus
Outre ces "petits" dons privés, Éric Zemmour a aussi la possibilité de se tourner vers des banques pour des prêts. Toutefois, depuis 2017, il faut que celles-ci soient basées dans des pays de l’Union européenne, ce qui pose notamment des difficultés pour Marine Le Pen. L’ancien essayiste peut également puiser dans ses fonds propres. Son dernier livre, dont il touche huit euros par exemplaire vendu, lui aurait déjà rapporté au total près de 1,5 million d’euros, rapportait Le Parisien à la mi-octobre.
Parrainages
Si le côté financier semble assuré pour le candidat, il lui reste les 500 parrainages d’élus à rassembler pour définitivement valider sa candidature. Aux dernières nouvelles, il en a obtenu environ 300, selon ses déclarations sur France 2 jeudi 9 décembre.
La loi précise que ces signatures doivent provenir de 30 départements différents, avec un maximum de 50 par département, signe d’un soutien à l’échelle nationale. Pour des candidats comme Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Emmanuel Macron et Yannick Jadot, dont les partis sont assez largement implantés au niveau local, cette récolte n’est qu’une formalité. Pour Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, et de plus petits candidats, cela représente un véritable obstacle à surmonter. D’autant que depuis 2016, les parrainages sont publics, de quoi constituer un frein supplémentaire pour les candidats des "extrêmes".