Après que la socialiste Anne Hidalgo a lancé le 8 décembre sur TF1 un appel à l’organisation d’une primaire pour désigner un candidat unique de la gauche à la présidentielle de 2022 en France, nombre de ses concurrents de ce côté du spectre politique ont rapidement montré qu’ils ne partageaient pas son idée.
La maire de Paris et candidate à l’Élysée a indiqué que la "gauche fracturée" qui "désespère beaucoup de nos concitoyens, doit se rassembler pour gouverner".
Cette initiative de Mme Hidalgo a suivi celle un peu plus tôt d’un autre candidat de gauche, Arnaud Montebourg, en difficulté dans les sondages, qui avait aussi appelé le même jour à un "rassemblement" dans une lettre publiée sur son compte Twitter. Il s’est dit prêt à "offrir" sa candidature "à un projet commun et à un candidat commun".
Le 8 décembre, il s’est "réjoui" sur Franceinfo de l’"initiative prise par Anne Hidalgo". Mais il préfère évoquer d'abord la construction d'un programme commun.
Un refus quasi unanime
Plusieurs autres candidats ont pourtant fermé la porte à cette proposition de la maire de Paris.
Ainsi, Éric Coquerel, député de La France insoumise (LFI) et soutien de Jean-Luc Mélenchon, candidat à l’élection présidentielle, a déclaré au micro de BFM TV que "si demain le Parti socialiste estime que finalement pour gagner, il faut aller vers le candidat le mieux placé […], nous on n’a pas de problème pour accueillir tout le monde".
Auprès de Franceinfo, M.Coquerel a indiqué que ce n’est pas une bonne manière de fonctionner, notant les programmes "fort différents" des candidats.
De plus, la députée LFI Danièle Obono a regretté également sur BFM TV que cette primaire proposée ne "fait pas rêver".
"Nous voulons nous adresser aux millions de Français qui ont été dégoûtés par des politiques choisis par un casting et, sur le fond, qui se sont mis à faire des politiques de droite", a-t-elle clamé auprès de la chaîne.
De son côté, l’entourage du candidat communiste a assuré à l’AFP qu’"une primaire permet seulement de régler un problème de casting, or le problème de la gauche aujourd’hui c’est qu’elle ne parle plus aux classes populaires", soulignant que M.Roussel "est candidat et le restera".
L’avis sur l’importance d’un programme commun est aussi partagé par l’ancien Président de la République, François Hollande, qui a estimé aussi sur BFM TV qu’"une candidature d’union n’a de sens que s’il y a un programme commun. […] Or, on sait que ce n'est pas le cas".
De la même manière, les écologistes ont également rejeté cette proposition.
"La candidate socialiste reconnaît l'incapacité du PS à être force motrice. Dont acte. Le projet d'avenir c'est l'écologie. La primaire a déjà eu lieu et le candidat c'est Yannick Jadot", a noté Julien Bayou, secrétaire national d'Europe-Écologie-Les Verts sur son compte Twitter.
Quant à Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), il s’est opposé à cette idée en meeting à Grenoble, relate Le Dauphiné libéré.
Un bloc en souffrance
D’après un récent sondage Ipsos Sopra Steria pour Le Parisien et Franceinfo, Mme Hidalgo obtient 5% des intentions de vote, étant ainsi placée derrière M.Jadot, qui compte 7% des voix, et M.Mélenchon (8%). Au total, les sept candidatures de gauche représentent pour l’instant un bloc assez faible recueillant près de 25% des intentions de vote.