La mairie de Paris va-t-elle trop loin avec l'écriture inclusive? En 2017, la ville s’était engagée à faire usage de cette syntaxe dans tous ses textes officiels. Le groupe d’opposition Changer Paris, mené par Rachida Dati, vient visiblement de s’apercevoir qu’au moins deux plaques commémoratives qui ornent le Conseil de Paris ont été refaites en écriture inclusive. Il dénonce une volonté de la mairie de graver "son idéologie".
En effet, comme le montrent les deux photos partagées le 8 décembre par le groupe politique sur ses réseaux sociaux, les titres "Conseiller.e.s de Paris" et "Président.e.s du Conseil de Paris" sont désormais gravés dans le marbre avec les noms de personnalités qui y correspondent.
Les clichés ont notamment choqué Gilbert Collard, député européen du Rassemblement national, mais aussi le député de La République en marche (LREM) François Jolivet.
À peine une semaine plus tôt, la maire Anne Hidalgo était critiquée par certains de ses opposants pour des fautes d’orthographe sur un visuel de sa candidature à la présidentielle ainsi qu’une affiche de la mairie de Paris. Or, les détracteurs de l’écriture inclusive la jugent notamment trop compliquée à faire appliquer sur le plan de l’orthographe.
Avis du gouvernement
Depuis 2017, le gouvernement évite l’écriture inclusive dans ses textes officiels, préférant la féminisation des métiers et fonctions, suivant ainsi la recommandation de l’Académie française. Il en est de même pour le ministère de l’Éducation depuis mai dernier, justifiant que ce type d’écriture est "nuisible à la pratique et à l'intelligibilité de la langue française" et contre-productif dans la lutte contre les discriminations sexistes.
La question de la féminisation de la langue continue toutefois de diviser le gouvernement, à l’image de la récente entrée du pronom "iel" dans le dictionnaire du Robert, dérive du wokisme pour certains, forme d’enrichissement pour d’autres. Élisabeth Moreno, ministre déléguée chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, avait déclaré publiquement ne rien y voir de choquant, tandis que son collègue à l’Éducation nationale Jean-Michel Blanquer s’était opposé à l’usage de ce pronom la veille. "L’écriture inclusive n’est pas l’avenir de la langue française", avait-il réaffirmé.