"Commence par ranger ta chambre": Dupond-Moretti raille Zemmour sur la sécurité à son meeting

Interrogé au Sénat sur les violences constatées au meeting d’Éric Zemmour, le ministre de la Justice a souligné l’incapacité de ce dernier à assurer la sécurité lors de son propre événement, lui qui compte "rétablir l’ordre républicain".
Sputnik
Mercredi 8 décembre, Éric Dupond-Moretti était présent au Sénat pour la séance de questions au gouvernement. Interpellé par le sénateur socialiste David Assouline sur les violences subies par des membres de SOS Racisme lors du meeting d’Éric Zemmour à Villepinte (Seine-Saint-Denis), il n’a pas manqué de critiquer ce dernier sur le plan de la sécurité.
Le garde des Sceaux a d’abord rappelé qu’il ne pouvait intervenir dans une affaire en cours. Deux enquêtes ont été ouvertes par le parquet de Bobigny à la suite de ce meeting, la première concernant les violences sur les militants de l’association, et la seconde sur l’agression envers le candidat, blessé au poignet. L’auteur présumé a été mis en examen pour "violences volontaires". "Les juges de ce pays sont totalement indépendants et ils en font la démonstration tous les jours", a indiqué le ministre.
"Les violences sont partout, elles sont effectivement dans le meeting, elles sont également dans le discours", estime-t-il.
"Voilà quelqu’un qui, le menton haut dans la rodomontade, nous explique depuis des mois et des mois qu’il veut rétablir l’ordre républicain qui selon lui serait déliquescent. Et il est incapable d’assurer la sécurité dans son propre meeting. Voilà la réalité", a-t-il raillé.
M.Dupond-Moretti a ensuite cité sa grand-mère, originaire du Nord, pour tacler une dernière fois le candidat: "quand tu veux ranger la rue, commence par ranger ta chambre".

Sécurité défaillante au meeting?

Comme l’a indiqué sur RTL René-Georges Querry, ancien chef de l’unité de coordination de la lutte antiterroriste (UCLAT) et du service de protection des hautes personnalités, c’est au candidat d’assurer la sécurité au sein de son propre meeting, via les services d’une société de sécurité privée. Son équipe a dû présenter son dispositif sécuritaire à l’autorité administrative, qui doit alors le valider.
À l’intérieur de la salle, où se sont rassemblés près de 11.000 personnes, seule "une quarantaine d’agents professionnels" assuraient la sécurité, selon BFM TV. D’autres membres du staff "GZ" [pour Génération Zemmour, ndlr] ont aussi tenté d’assurer ce rôle sans y être professionnellement formés. Toujours d’après la chaîne, des militants pro-Zemmour, dont des membres du groupuscule des Zouaves de Paris qui s’en sont pris aux membres de SOS Racisme, ont par la suite été remerciés par l’équipe du candidat. "Vous avez fait le job", déclare l’un des responsables dans les extraits vidéo.
Enfin, certains journalistes, notamment de l’équipe de l’émission Quotidien et du site Mediapart, ont été malmenés, voire violentés lorsqu’ils couvraient le meeting. Plusieurs ont déposé plainte lundi 6 décembre, précise l’AFP.
La police ou la gendarmerie n’assure la sécurité qu’à l’extérieur et n’intervient dans la salle "qu’en cas d’incident grave", a précisé M.Querry sur RTL. Les autorités pourraient d’ailleurs refuser la tenue d’un prochain meeting de M.Zemmour sans de meilleures garanties de la sécurité par son équipe, à la fois sur le candidat lui-même et ceux qui l’écoutent, y compris les médias présents sur place.
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