"C’est une machine à cluster." Les récents meetings politiques tenus en France en pleine cinquième vague de la pandémie suscitent la colère d’infectiologues qui dénoncent un comportement "très répréhensible" de la part de leurs organisateurs.
"Le virus se fout de la Constitution. On nous explique que ce n’est pas constitutionnel de demander le passsanitaire [à l’entrée d’un meeting, ndlr]. J’ai compris. Mais que les gens puissent arriver en car, non vaccinés!", s’indigne sur Franceinfo Gilles Pialoux, chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Tenon à Paris.
En mai dernier, le Conseil constitutionnel a en effet estimé qu’il n’était pas possible d’exiger le pass sanitaire à l’entrée d’un événement politique ou d’un bureau de vote pour éviter une entrave à la vie politique.
Or, pour l’infectiologue Yves Buisson, directeur de la cellule Covid-19 de l’Académie de médecine, contacté par BFM TV, "ce n'est pas parce qu'on parle politique qu'il ne faut pas appliquer les gestes barrières". Selon lui, le récent meeting des soutiens d’Éric Zemmour à Villepinte a réuni "toutes les conditions possibles pour attraper le Covid".
Contamination garantie?
D’après les calculs réalisés par Le Parisien, avec un taux d’incidence de 400 cas positifs pour 100.000 habitants sur la semaine écoulée, il y a 100% de risque qu’un des participants à un meeting soit positif lorsqu’au moins environ 300 personnes y sont présentes. Et le meeting de Villepinte a réuni près de15.000 participants.
Les Républicains ont pour leur part choisi d’annuler le premier meeting de campagne de leur candidate à la présidentielle 2022 Valérie Pécresse, qui sera remplacé par une réunion des cadres du parti.
Son président, Christian Jacob, a expliqué sur BFM TV ne pas pouvoir "prendre le risque de devenir le premier cluster de France". La candidate elle-même a souligné qu’il n’était "pas question de faire de meeting sans pass sanitaire" et qu’elle ne mettrait "jamais la sécurité des Français en danger en raison de la campagne".