À l’avant-garde de la vaccination de masse, le gouvernement israélien a également pris des mesures très contraignantes pour se prémunir du variant venu d’Afrique méridionale. À l’instar du Japon, l’État hébreu a fermé ses frontières aux étrangers dès l’apparition du premier cas confirmé, le 28 novembre. Résultat, le 6 décembre, le ministre israélien de la Santé n’a rapporté vingt et un cas de contamination à la nouvelle mutation du coronavirus.
Les autorités ont commandé une simulation de l’irruption d’un variant à l’armée israélienne, explique Aviel Benkimoun, médecin à Netanya. Selon lui, Tsahal en a conclu que le plus important, face à "un nouveau variant, c’est le temps de réaction du pays pour prendre des décisions assez drastiques".
"Les décideurs ont une image de la situation en temps réel, grâce à l’informatisation des données", relate le généraliste, favorable au traçage des télécommunications. En effet, quelques heures après l'annonce de ces restrictions, le Premier ministre, Naftali Bennett a signé un décret d'urgence autorisant les services de sécurité intérieure à surveiller les téléphones portables des cas contacts avec les personnes infectées par le variant Omicron. Une mesure radicale? En Israël, on "fait confiance au gouvernement", justifie le Dr. Benkimoun.
"Quand on est en état de guerre contre le corona, en cas d’urgence, l’intérêt du pays passe au-dessus", affirme-t-il.
Quatre jours après, le gouvernement israélien a fait toutefois machine arrière en annulant le décret. "Les gens se rangent toujours du côté des restrictions", regrette quant à lui Philippe Lemoine, chercheur au Center for the Study of Partisanship and Ideology, un cercle de réflexion américain de centre droit. Ainsi, 68% des Français soutiennent la vaccination obligatoire, selon une enquête IFOP pour le JDD réalisée le 24 novembre.
"Quand le gouvernement édicte des restrictions, aussi absurdes soient-elles, elles sont généralement soutenues par une majorité de la population", signale Lemoine.