Covid-19

Dr Bégaud sur la vaccination des 5-11 ans: "La balance bénéfice-risque est défavorable"

Le gouvernement vient d’annoncer l’ouverture de la vaccination pour les 5-11 ans dès fin décembre. Pour le Dr Bégaud, professeur de pharmacologie, même si le bénéfice collectif de cette décision semble clair, la question reste très sensible.
Sputnik
"Vacciner des enfants jeunes, c’est toujours médiatiquement et politiquement très dangereux. Sur les millions d’enfants, imaginez qu’il y ait un accident; il y a toujours des accidents avec les médicaments, même sur des vaccins très bien tolérés comme l’ARN messager. Tout de suite, ce serait une traînée de poudre politiquement catastrophique", prévient le Dr Bernard Bégaud devant les caméras de Sputnik.
Jean Castex a annoncé que la vaccination des enfants fragiles débutera le 15 décembre et "pourrait commencer le 20 décembre en centre de vaccination et le 27 décembre en ville, avec les mêmes réseaux que les adultes". Si la décision reste conditionnée à un avis favorable de la Haute Autorité de Santé, l’ouverture de la vaccination aux 5-11 ans, "sur la base du volontariat", fait peu de doute. Le taux d’incidence chez les enfants ne fait que grimper. Il explose même ces derniers jours, avec plus de 900 cas pour 100.000 enfants de 6 à 10 ans. Et ce contre 444 en population générale actuellement.
Selon les chiffres communiqués le 2 juillet dernier par Daniel Lévy-Bruhl, épidémiologiste de Santé publique France, on comptait "treize décès d’enfants, dont dix étaient considérés comme imputables au Covid-19, et pour les trois autres [le lien avec le Covid était, ndlr] considéré comme possible". Mais, dans le détail, "il n’y avait qu’un seul enfant pour lequel le décès était survenu dans un contexte où la seule cause possible était le Covid-19", précisait alors le spécialiste.
"On peut dire que la balance bénéfice-risque est défavorable pour les enfants: le risque Covid est très faible pour eux; le risque du vaccin est très faible lui aussi, mais il n’est pas nul […] Mais, en réalité, ce n’est pas le bénéfice-risque des enfants qu’il faut regarder: c’est celui de l’ensemble de la population. C’est ce message-là que le gouvernement aurait dû faire passer depuis le début", conclut le Dr Bégaud.
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