Alors que le parquet de Bobigny a ouvert lundi une enquête sur les violences qui ont émaillé le meeting d’Éric Zemmour à Villepinte dimanche 5 décembre, les Zouaves de Paris ont revendiqué les violences contre les militants de SOS Racisme dans un clip diffusé sur Telegram.
Dans ce clip, le tabassage des militants se déroule sur l’air d’une chanson de Carla Lazzari, qui a représenté la France au concours Eurovision junior de 2019.
Mediapart, qui précise que l’un des individus ayant agressé les militants de SOS Racisme appartient bien aux Zouaves, a rassemblé des images présentant leur leader Marc de Cacqueray-Valmenier.
Sur les images de BFM TV, on entend des membres du staff dire "merci d’être venus" et "merci d’être là".
Mediapart indique que des journalistes ont aussi été la cible de violences et d’insultes. Les équipes de "Quotidien" et d’"À l’air libre", une émission de Mediapart, ont dû quitter la salle sous les cris, mais aussi les coups. Les auteurs de ces faits n’ont pas pu être identifiés.
Zemmour condamne "toutes les violences" et fustige des provocateurs
Ce mardi matin, Éric Zemmour qui avait refusé de commenter les violences à la sortie du meeting s’est exprimé sur le sujet dans Bourdin direct sur BFM TV.
"Je condamne toutes les violences, c’est une évidence", a-t-il déclaré, ajoutant qu’il fallait bien comprendre ce qui s’est passé.
"Il y a des gens qui viennent pour faire de la provocation. Ils savent très bien qu’ils vont énerver les gens qui sont là."
Le candidat à la présidentielle les a qualifiés de "provocateurs" et de "chiens truffiers des subventions" et les médias en question d’être "les relais complaisants de ces provocateurs".
Lors du meeting à Villepinte, 12 militants de l’association SOS Racisme se sont levés au fond de la salle en dévoilant des tee-shirts dont chacun portait une lettre, l’ensemble formant l’inscription Non au racisme. Les militants ont été frappés, ont subi des jets de sièges et ont finalement été expulsés de la salle.
Venus "pour titiller les personnes"
Le président de l’association Dominique Sopo s’est dit étonné de ce dérapage.
"On venait évidemment pour titiller les personnes. Il faut être soit ivre de racisme, soit dans une forme de certitude de toute-puissance pour pouvoir faire un acte pareil devant des caméras", a-t-il commenté.
Plusieurs personnalités politiques, dont Valérie Pécresse, Éric Ciotti ou encore Gérard Larcher ont qualifié de provocation la présence de ces militants tout en dénonçant la violence employée.