Durant le premier discours de campagne d’Éric Zemmour à Villepinte le 5 décembre, 12 militants de l’association SOS Racisme se sont levés au fond de la salle en dévoilant des t-shirts noirs dont chacun portait une lettre en jaune, l’ensemble formant le message Non au racisme.
Ils ont aussitôt été pris à partie par des soutiens du candidat qui les ont frappés et ont jeté sur eux des sièges.
Au micro de Franceinfo le président de SOS Racisme Dominique Sopo a confié ne pas avoir imaginé "que cela pouvait déraper à ce point".
"On venait évidemment pour titiller les personnes. Il faut être soit ivre de racisme, soit dans une forme de certitude de toute-puissance pour pouvoir faire un acte pareil devant des caméras", a-t-il détaillé.
Il a ajouté qu’en République, "normalement, on peut pouvoir dire non au racisme partout" et que pour ses militants qui sont "adeptes de la non-violence" "il n’était pas du tout question d’envahir la scène".
Un membre de l’équipe de campagne d’Éric Zemmour, Antoine Diers, estime, quant à lui, qu'ils ne devaient pas "venir faire de provocation".
"S’il y a eu usage de la force avec excès, je le regrette mais je trouve qu’avec toutes les provocations qu’on subit, on est vraiment très très calme", a-t-il concédé.
"Toutes les violences sont inadmissibles, mais…"
La candidate Les Républicains à la présidentielle Valérie Pécresse, son récent rival Éric Ciotti, le président du Sénat Gérard Larcher ou encore le porte-parole du Rassemblement national Sébastien Chenu ont également qualifié de provocation la présence de ces militants tout en dénonçant la violence employée.
"Les provocations dans les meetings, ça existe, c’est jamais agréable, j’en ai eu comme tout le monde", a expliqué Valérie Pécresse sur France Inter en appelant à "garder son sang-froid".
Éric Ciotti a reconnu sur France Bleu Azur qu’avec les militants de SOS Racisme "c’est de la provocation, forcément, c’est chercher l’affrontement".
Gérard Larcher a estimé sur Franceinfo que "toutes les violences sont inadmissibles […]. Mais en même temps, la provocation dans une réunion peut inciter à cela [des violences, ndlr]".
Sébastien Chenu a condamné sur France 2 "toutes les formes de violences" bien qu’aller "dans les meetings de ses adversaires pour semer la pagaille" ne soit "pas responsable".
"Sincèrement, il y a un côté provocation inutile destinée, probablement, à perturber."