Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, qui a perdu le duel face à Valérie Pécresse lors du congrès des Républicains (LR), lance son propre mouvement politique au sein du parti, intitulé "À droite!".
Sur le site dédié à la collecte des fonds pour ce mouvement, il réitère ses propositions phares: la création d’"un Guantanamo à la française", l’arrêt de l’immigration de masse "grâce à la priorité nationale, au droit du sang, à la fin du regroupement familial et à un permis migratoire à points", et également l’application d’un taux unique sur l’impôt sur le revenu.
Les contours du mouvement
Devant ses soutiens rassemblés le 5 décembre à Nice, Éric Ciotti a tenté d’expliquer son initiative.
"C'était un mouvement qui existait déjà, c'était celui de mes amis, mais il prend une dimension nationale, 40.000 militants m'ont soutenu. Je sens une force encore plus importante et cette force elle va s'organiser et peser dans notre famille politique", a-t-il lancé cité par France Bleu devant son QG.
Il a fait savoir qu’il voulait peser au maximum et imposer ses idées dans la campagne des Républicains, représentés désormais par Valérie Pécresse. Des points de discorde se sont dessinés entre les deux figures de LR ce week-end, quand la toute fraîche candidate a refusé de reprendre certaines propositions musclées de son rival, comme la priorité nationale pour les emplois ou le logement.
"Le message lancé hier par Valérie Pécresse n'est pas le bon", a réagi Ciotti devant ses soutiens. "Je souhaite qu'elle reprenne certaines de mes idées, comme la suppression des droits de succession, la baisse massive de l'impôt sur le revenu, le retour de la double peine, la mise en place de conditions différentes d'acquisition de la nationalité française", a-t-il lancé le 5 décembre dans une interview au JDD.
Opération séduction
L’annonce concernant la création de son propre mouvement intervient un jour après qu’un autre candidat, Éric Zemmour, a appelé les sympathisants de Ciotti, déçus par sa défaite, à se rallier à lui. "Nous sommes si proches et avons tant en commun", a-t-il twitté le 4 décembre. Éric Zemmour a d’ailleurs déclaré entretenir avec Éric Ciotti "une réelle amitié".
Le même jour, Marine Le Pen a également tenté de tendre la main aux partisans de Ciotti. "Le positionnement qu’a exprimé Éric Ciotti sur beaucoup de points correspond à la fermeté que nous souhaitons voir mettre en œuvre dans le domaine de l’insécurité et de l’immigration", a-t-elle affirmé devant les journalistes à Varsovie, citée par Le Point.
"Place singulière"
"Éric Ciotti tient une place singulière" dans sa campagne électorale, a tenté de rassurer Valérie Pécresse sur LCI le 5 décembre, à la veille de sa rencontre avec lui à Nice.
Durant cette semaine elle devrait également se rendre dans le fief de ses autres concurrents battus, et notamment chez Xavier Bertrand dans les Hauts-de-France le 10 décembre.
Lors de la primaire d'investiture des Républicains le 4 décembre, Éric Ciotti a reçu 39,05% des voix, Valérie Pécresse 60,95%.