Le Président finlandais appelle à respecter les intérêts nationaux russes

Le dirigeant finlandais, Sauli Niinisto, qui compte à son actif une douzaine de rencontres avec Vladimir Poutine, estime que pour bien coopérer avec la Russie il ne faut pas la discréditer mais respecter ses intérêts.
Sputnik
Dans une interview accordée au Financial Times et publiée ce 5 décembre, le Président finlandais Sauli Niinisto a donné la recette des bonnes relations avec la Russie, basée sur l’expérience d’une douzaine de rencontres privées avec le dirigeant russe.
"Avec les Russes, le plus important est de ne pas les discréditer et de ne pas les ignorer", a-t-il signalé.
Il a cité en exemple Juhani Leppa, un ancien maire de Turku, ville jumelée avec Saint-Pétersbourg, qui avait souvent rencontré Vladimir Poutine au début des années 1990, lorsqu’il était encore fonctionnaire municipal. Le désormais chef de l’État n'a jamais oublié le comportement respectueux du maire et l’invite encore souvent à lui rendre visite à Moscou.
D’autre part, ila souligné que la Finlande, en tant que voisine de la Russie, suivait de près l’activité de Moscou dans le domaine militaire.
Besoin d’une position ferme
"Il y a un vieux dicton en Finlande qui vient de l'Histoire, selon lequel un cosaque - un cosaque signifie un soldat russe - prend tout ce qui est non gardé", a-t-il déclaré.
Pour que cela ne se produise pas "vous devez donc rester ferme sur votre position".
M.Niinisto a révélé que son pays suivait le renforcement de la Flotte du Nord de la marine russe.
"Certes, ce qu'ils disent, c'est qu'ils veulent sauvegarder la zone de Mourmansk, qu'ils construisent et renforcent leurs défenses. Mais comme nous le savons tous, la mer est d'une dimension infinie. Où commence la défense et jusqu'où s'étend-elle ? Il est très évident que la route arctique est stratégique et je ne doute pas que les Russes le comprennent très bien, et l'utilisent même."
Un équilibre de la terreur cède la place à la terreur
En évoquant la situation politique actuelle, le dirigeant finlandais a déploré la violation de l’équilibre sécuritaire internationale.
Selon lui, à l’époque si quelqu’un voulait appuyer sur le bouton nucléaire, il savait qu’au moment où il le faisait l’autre bloc pressait sur le sien.
"C’était donc un équilibre de la terreur. Maintenant, nous n'avons plus cela, et les accords qui ont suivi les années 1970, les accords sur les armements, reflétaient le fait que nous devons d'une manière ou d'une autre équilibrer la terreur. Mais maintenant, il ne nous reste plus que la terreur", a-t-il constaté.
M.Niinisto avait précédemment appelé les pays européens à revoir leur politique à l’égard de la Russie. Intervenant début octobre lors d’un séminaire consacré au 60e anniversaire de l’Institut de politique extérieure finlandais il avait signalé la nécessité d’un dialogue avec elle.
"Au lieu de la volonté de coopération, nous avons une méfiance croissante et des accusations réciproques. Néanmoins j’appelle à une vision plus large de la situation", avait-il commenté les relations entre l’UE et la Russie.
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