Covid-19

Privilégier la dose de rappel ou attendre un vaccin adapté au variant Omicron? Alain Fisher tranche

Face aux inquiétudes que pose l’arrivée du variant Omicron, le professeur d’immunologie Alain Fisher estime dans Le Parisien qu’il faut réaliser sa dose de rappel plutôt que d’attendre un vaccin adapté. Selon lui, les données ne permettent pas encore de savoir à quel point ce variant résiste aux médicaments.
Sputnik
Arrivé en France, le variant Omicron poursuit sa progression et inquiète la communauté scientifique et le gouvernement. Il est déjà à l’origine de plusieurs restrictions aux voyages et remettrait en question l’efficacité des vaccins actuels. Interrogé par Le Parisien, le professeur Alain Fisher, chargé de la coordination de la stratégie vaccinale, appelle les Français à se ruer malgré tout vers la troisième dose.
"Non, il ne faut absolument pas attendre un éventuel vaccin adapté au variant Omicron plutôt que de réaliser sa dose de rappel", lance-t-il auprès du quotidien, justifiant que "notre principal ennemi aujourd’hui est le variant Delta, qui représente 97 à 98% des infections sur notre territoire".
Il rappelle par ailleurs que la dose de rappel diminue de 20 fois le risque de développer une forme grave et de se retrouver à l’hôpital.
Selon lui, rien ne permet encore de déterminer à quel point "le variant Omicron échappe à l’immunité conférée par les vaccins dont nous disposons aujourd’hui". D’après l’AFP, qui a interrogé plusieurs spécialistes, il faudra encore "15 jours à trois semaines" à compter de ce samedi pour connaître les résultats en laboratoire concernant l’efficacité des différents vaccins sur ce variant.

Nouveau vaccin contre Omicron?

Mais certains fabricants ont néanmoins déjà partagé leur inquiétude. Dans un entretien accordé cette semaine au Financial Times, le PDG de Moderna Stéphane Bancel prédit une "baisse importante" du niveau d’efficacité des vaccins, car 32 des 50 mutations de l’Omicron se trouvent sur la protéine spike sur laquelle se basent les vaccins à ARN messager.
De son côté, le PDG de BioNTech Ugur Sahin a averti le 3 décembre dans le quotidien allemand Handelsblatt que l’Omicron a "de fortes chances d’échapper aux défenses du système immunitaire". Il assure toutefois que son laboratoire peut "adapter assez facilement un vaccin à une nouvelle mutation", avec une mise au point en "six semaines" et des premières livraisons en "100 jours". M.Bancel affirme que son entreprise pourra quant à elle fournir de deux à trois milliards de doses en 2022.
En attendant, la ligne suivie par le gouvernement reste de faire vacciner la population avec une dose de rappel. Contacté par Le Figaro, le président du Conseil scientifique Covid-19 Jean-François Delfraissy confirme: "Ces vaccins ne seront pas utilisables de façon massive avant la fin du printemps dans le meilleur des cas. Donc il ne faut pas attendre, il faut vacciner avec ce que l’on a".
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