Une nouvelle attaque dans le centre du Mali a fait au moins 31 morts et 17 blessés le 3 décembre lorsqu’un camion se rendant à une foire a été attaqué et incendié par des hommes armés non identifiés. Plusieurs personnes sont portées disparues.
Dans un communiqué, le gouvernement assure que "toutes les mesures seront prises pour arrêter et punir les auteurs de cet acte ignoble et tragique".
Un deuil national de trois jours a été décrété dans le pays.
Les violences parties du nord du Mali en 2012 se sont propagées au Burkina Faso et au Niger voisins et ont fait des milliers de morts parmi les civils et les militaires ainsi que des centaines de milliers de déplacés.
"La situation sécuritaire s’est détériorée et la crise s’approfondit" au Mali, a constaté fin octobre le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies dans ce pays, El-Ghassim Wane, mettant en avant "une insécurité croissante dans le nord, le centre et le sud du pays".
Le secrétaire général Antonio Guterres avait indiqué pour sa part dans son rapport trimestriel daté du 1er octobre que, "face à la nouvelle vague de violences", il est "nécessaire de maintenir une présence internationale forte".
La France et le Mali
Cette présence internationale se matérialise notamment dans l’opération française Barkhane menée au Sahel et au Sahara. Mais sur fond d’une insécurité montante, la population des pays de la région, notamment du Mali, reproche aux soldats français leur inefficacité face aux attaques djihadistes. Qui plus est, la France est accusée par de nombreux Maliens de protéger et de soutenir des groupes armés.
L'engagement français au Sahel se heurte à une hostilité de plus en plus évidente. Ainsi, un convoi militaire en route pour le Mali a été bloqué par des manifestants au Burkina Faso et au Niger.
La Russie et le Mali
Alors que la France perd du terrain au Mali, elle semble très inquiète face au renforcement des positions de la Russie dans ce pays africain. Paris redoute une éventuelle arrivée du groupe russe Wagner au Mali pour y former les forces armées locales et assurer la protection des dirigeants. Elle a d’ores et déjà averti les autorités de transition maliennes qu’une présence de Wagner remettrait en cause son engagement militaire au Mali.
Lors d’une rencontre le 11 novembre, les chefs des diplomaties russe et malienne, Sergueï Lavrov et Abdoulaye Diop, ont réaffirmé leur volonté de développer la collaboration, notamment militaire, entre les deux pays. Le ministre malien a déclaré lors d’une conférence de presse qu’il avait contacté ses collègues français et leur avait confirmé qu’"aucun contrat" n’avait été signé avec Wagner.
"En ce qui concerne la nervosité manifestée depuis plusieurs mois par les représentants français et certains autres au sujet d’informations sur les projets du gouvernement malien de solliciter les services d’une société militaire privée russe […] la question relève exclusivement du gouvernement légitime malien", a souligné pour sa part Sergueï Lavrov.
Déjà présent en Centrafrique, le groupe Wagner est accusé par Paris d’agir pour le compte du Kremlin.