Des pirates ont mis en vente au moins 3.000 pièces d’identité françaises sur le Dark Web, indique le 1er décembre Zataz, un site spécialisé dans la délinquance informatique.
Ces documents officiels se négocient autour de 600 dollars.
En juin, ces pirates avaient déjà diffusé plus de 5.000 données de passeport. Ils avaient été dérobés à des hôtels situés en République dominicaine.
Les risques de ce piratage
Les personnes dont les documents sont mis en vente risquent de nombreux désagréments.
L'usurpateur peut ouvrir à leur nom des comptes en ligne ou souscrire à des services financiers particuliers, par exemple une augmentation des plafonds bancaires, une souscription à des assurances. En outre, il peut créer de nouveaux faux papiers, bénéficier d'aides sociales ou commettre des délits plus graves. Cette usurpation peut également avoir des conséquences psychologiques, indique la Fédération France Victimes sur son site.
Selon un sondage exclusif Fellowes/ObSoCo réalisé en 2015, plus de 200.000 Français sont victimes chaque année d’une usurpation d’identité, un délit puni d'un an d'emprisonnement et de 15.000 euros d'amende.
Interrogée par Le Monde, Émilie Thebault, fondatrice et directrice générale de SerendpTech, éditeur d’une application qui vérifie l’authenticité d’un titre et l’identité de son propriétaire, trouve difficile d’"estimer le coût de l’usurpation en France", car les mafias "sont devenues très professionnelles" et "industrialisent les fraudes à grande échelle".
"Et avec le numérique, vous ne savez pas toujours qu’on vous a volé votre identité puisqu’il n’est plus nécessaire de vous voler le document physique, des données peuvent suffire à produire un faux document numérique", ajoute-t-elle.
Une mesure pour rendre la fraude d’identité plus compliquée
Pour réduire les risques, la France a commencé à délivrer depuis le 2 août une nouvelle carte nationale d’identité électronique (CNIE) en conformité avec un règlement européen visant à renforcer la sécurité des titres d’identité des citoyens de tous les pays de l’UE.
Cette CNIE comprend plusieurs dispositifs de sécurité, notamment des données biométriques intégrées dans une puce et une signature électronique dans un code QR rendant difficile sa contrefaçon.