Aucunes "lignes rouges" de n’importe quelle partie ne seront acceptées par les États-Unis, a déclaré Joe Biden à la Maison-Blanche devant les journalistes lorsqu'il lui a été demandé de s’exprimer sur les déclarations selon lesquelles Moscou considère comme des "lignes rouges" les infrastructures de l'Otan qui se rapprochent des frontières russes et le déploiement de systèmes de frappe en Ukraine.
"Je n'accepte pas les lignes rouges de qui que ce soit", a-t-il répondu.
"Nous sommes au courant des démarches russes depuis longtemps, et je m'attends à ce que nous ayons une longue conversation [avec Poutine, ndlr]", a répondu le Président états-unien interrogé sur la manière d'empêcher une soi-disant "invasion russe" de l'Ukraine.
Entretien entre les deux Présidents
Une conversation entre les Présidents russe et états-unien aura lieu le 7 décembre, a déclaré ce samedi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. Leur appel en visioconférence sera tenu en soirée, toutefois l’heure n’a pas été précisée.
Des mesures de Biden
Le 3 décembre, le Président états-unien avait déjà annoncé que des mesures visant à empêcher une éventuelle "agression russe" contre l'Ukraine étaient en cours d’élaboration. Selon lui, il s’agit d’"un ensemble d’initiatives, le plus complet et circonstancié".
Si Joe Biden n'a pas précisé les mesures précises que les États-Unis envisagent de prendre, des responsables américains et ukrainiens, relayés par les médias américains, ont averti cette semaine que des sanctions économiques sévères étaient envisagées contre la Russie, rappelle la BBC.
Les "lignes rouges"
Dans le contexte de l’intensification des tensions près de la frontière russe et notamment les survols réguliers d’avions de l’Alliance atlantique tout près des frontières, Vladimir Poutine a évoqué que l’Otan ne cessait de franchir des "lignes rouges" de la Russie.
Il a en outre ajouté que, malgré tous les appels de la part de la Russie, "nos partenaires prennent nos avertissements et nos conversations sur les lignes rouges très à la légère".
D’après lui, l’Otan rapproche ouvertement ses installations militaires, dont certaines se trouvent déjà à proximité des frontières russes.
Le chef de l’État a promis de réagir de manière "adéquate" à ces activités militaires près de ses frontières.
Les relations entre la Russie et l’Otan se sont largement aggravées depuis le 1er novembre suite aux multiples expulsions de diplomates russes de l’Organisation qui a provoqué la fin du dialogue officiel avec l’Otan. Les tensions se sont particulièrement concentrées sur la mer Noire ces dernières semaines, où la Marine américaine envoie régulièrement des destroyers. Des manœuvres vues par Moscou comme une politique de dissuasion.